Nouvelles

l’avocat du principal suspect dénonce la reprise politique du drame

L’avocat qui a assisté le principal suspect de l’assassinat de Philippine a évoqué l’enfance de l’accusé, ses dernières rencontres et dénonce la récupération politique de la tragédie.

Une semaine après la découverte du corps de Philippine dans le bois de Boulogne, l’avocat qui a assisté Taha Oualidat, principal suspect du meurtre, lors d’une première affaire de viol s’est exprimé dans les colonnes du Parisien, ce samedi 28 septembre.

Me Laura Beauvais déplore la récupération politique, notamment des élus de droite et d’extrême droite, liée à la nationalité de son client et à la mesure d’obligation de quitter le territoire. « Je suis étonné qu’on ne parle que du fait que Taha était étranger alors qu’on sait pertinemment qu’il y a pléthore de viols commis par des Français. »

Rejetant l’idée véhiculée par ces mêmes acteurs politiques d’une justice « laxiste », l’avocat ajoute : « Pour moi, la question n’est pas celle de l’immigration mais celle du suivi et de la réinsertion des violeurs. »

« Quelqu’un de très seul »

Me Laura Beauvais dit avoir eu des nouvelles de l’accusé « il y a un an et demi » par l’intermédiaire de l’association qui l’a suivi durant sa détention. Leur dernière rencontre a eu lieu après le verdict du tribunal pour enfants de Pontoise. « J’avais besoin de le voir pour savoir dans quel état d’esprit il se trouvait et comment il avait reçu le verdict », a-t-elle expliqué au quotidien. « C’était une personne très seule, qui n’avait personne pour lui rendre visite, ni famille, ni amis. »

Après l’avoir catégoriquement nié lors des différents interrogatoires, Taha Oualidat a fini par admettre le viol. « J’ai eu le sentiment d’une réelle prise de conscience. »

Une enfance « chaotique »

Me Laura Beauvais raconte le parcours d’un homme qui a vécu « une enfance particulièrement chaotique » marquée par le souvenir d’une mère qui serait « morte dans son sommeil » et d’un père qui l’aurait abandonné en Espagne à l’adolescence. C’est à cette époque que l’adolescent décide de rentrer en France avant d’être pris en charge dans un foyer pour mineurs non accompagnés à Taverny (Val-d’Oise).

En détention, après avoir été condamné en 2021 à sept ans de prison pour un viol commis sur une étudiante de 23 ans en 2019, le jeune homme était scolarisé et apprenait le français, souligne l’avocat. Me Laura Beauvais raconte qu’un basculement s’est produit au moment de son transfert « vers le secteur adulte ».

Des comportements « devenus inquiétants » et un fort mal-être lié à son isolement sont décrits. Plusieurs alertes ont été lancées auprès de la justice « sur le fait qu’il risquait de s’agresser », souligne l’avocat, qui ajoute : « On craignait un suicide, pas une récidive ».

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page