Alors que les audiences doivent reprendre lundi, Me Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, était invitée ce samedi 2 novembre sur BFMTV pour livrer son récit des deux premiers mois du procès pour viol de Mazan.
Deux mois après l’ouverture du procès pour viol de Mazan, et alors que les audiences doivent reprendre ce lundi à Avignon, Me Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, a expliqué sur BFMTV ce samedi 2 novembre que son client, principal accusé dans cette affaire , a « aujourd’hui le recul nécessaire pour se dire que ce qu’il a fait était sale ». « C’est un homme qui regrette et qui sait que ce qu’il a fait est impardonnable et dégoûtant », a-t-elle ajouté.
Chargée de la défense de cet homme accusé d’avoir drogué son épouse Gisèle Pelicot entre 2011 et 2020 pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet, Me Béatrice Zavarro a expliqué que son rôle dans ce procès hors normes est à la fois défendre Dominique Pelicot et « l’accompagner vers la vérité, qu’il doit à tous ». « Je souhaite que toute la lumière soit faite sur ce dossier, sur cette affaire, et que nous puissions tous en sortir sereinement », a-t-elle expliqué.
Dominique Pelicot « n’a rien d’exceptionnel »
Selon l’avocat, Dominique Pelicot « a été très spontanée, très directe, très transparente sur les faits » dès leur premier échange, il y a plus de trois ans. Interrogée sur le septuagénaire, Me Béatrice Zavarro décrit un homme qui n’a « rien d’exceptionnel » mais avec une « personnalité qui divise ».
Il y a un « Dominique Pélicot que tout le monde connaît, apprécie, côtoie, à qui on peut demander des services et qu’il rendra volontiers » et « une face plus sombre, que personne ne connaît, qui est celle que l’on étudie depuis septembre ». 2″, date du début du procès.
L’avocate de Dominique Pélicot l’avoue, elle « ne s’attendait absolument pas » à l’ampleur de ce procès hors norme impliquant une cinquantaine d’accusés et couvert par les médias du monde entier. « Je pensais que ce procès se déroulerait à huis clos », a-t-elle déclaré. « Mme Pelicot a surpris tout le monde, je pense, en demandant la levée de ce huis clos. »
Insultes par écrit et par téléphone
Un huis clos auquel Gisèle Pelicot et ses avocats se sont également opposés pour la diffusion de vidéos des viols commis. Lors du visionnage de ces images en présence du public, « bien sûr l’ambiance est lourde et pesante. On ne peut pas dire le contraire », a souligné Me Béatrice Zavarro. « Ce sont des scènes sexuelles contre le bon sens. Vous avez une femme qui est complètement inanimée et vous avez un homme qui est au dessus de cette femme ‘qui fait ses affaires’, pardonnez l’expression. »
Si elle affirme n’avoir pas été la cible de menaces physiques, l’avocat de Dominique Pelicot affirme avoir reçu « des propos, des écrits, des appels téléphoniques » pour l’insulter. « Je ne fréquente pas les réseaux (sociaux), mais je sais que (…) dans les commentaires il y a de tout », a-t-elle poursuivi. « Il y a des gens qui apprécient ce que je fais, des gens qui remettent totalement en cause ce que je fais. Cela fait partie du jeu, si je puis dire. »
Béatrice Zavarro regrette-t-elle d’avoir accepté de défendre Dominique Pelicot ? « Absolument pas », a-t-elle déclaré. « Je fais mon travail (…), je ne peux pas regretter ce que je fais. »