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L’avertissement très politique de Nicole Belloubet sur le gel des financements de l’Education nationale

La ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet et le Premier ministre Gabriel Attal lors d'une séance de questions-réponses avec le gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 12 mars 2024.

Nicole Belloubet a prévenu que ses propos sur le futur budget de l’éducation nationale ne pouvaient être que« hésitant »mais le message est clair. En l’état, le projet de budget transmis par Matignon à son ministère pour 2025 « ne répond pas à l’ensemble (de la) besoins  » du plus important portefeuille de l’Etat, a déclaré la ministre démissionnaire, mardi 27 août, lors de la conférence de presse de rentrée, qu’elle a souhaité tenir malgré la situation politique.

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Comme tous les autres ministères, l’Education nationale a reçu, le 20 août, les « lettres plafonds » envoyées par Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire lui aussi, qui fixent les crédits de paiement futurs et les plafonds d’emploi. Dans un contexte général de gel des crédits, ni Matignon ni la rue de Grenelle n’ont souhaité communiquer le détail des arbitrages pour l’Education nationale, dotée de 63,6 milliards d’euros dans la loi de finances initiale pour 2024.

L’entourage de Gabriel Attal a annoncé que l’enveloppe prévoyait une augmentation de 900 millions d’euros. par rapport au budget final de 2024” – dont le montant initial a été réduit de près de 700 millions d’euros en février. Nicole Belloubet affirme que le budget 2024 de la rue de Grenelle a été « renouvelé en valeur » pour 2025.

Plafonds provisoires

« Ces plafonds nous obligeraient à être particulièrement rigoureux budgétairement », C’est en tout cas ce qu’a prévenu mardi Mme Belloubet. Le budget de l’Education nationale, presque entièrement consacré aux dépenses de personnel, croît en effet naturellement chaque année du fait du vieillissement des 1,2 million d’agents du ministère et de leur évolution professionnelle. « Nous serions obligés de mettre en œuvre des mesures de réduction des coûts que nous ne serions pas en mesure de gérer à ce stade. »son entourage précise.

Les plafonds décidés par le gouvernement sortant ne sont toutefois que provisoires, en attendant la nomination d’un exécutif de plein droit qui sera légitime pour travailler sur un budget pour 2025, et établir ses orientations et priorités financières.

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« La cohérence exigerait que le budget de l’Éducation nationale soit au moins protégé. Le prochain gouvernement devra y être très attentif s’il souhaite conserver une réelle ambition pour cette priorité nationale. »a déclaré Nicole Belloubet, exhortant « N’oubliez jamais qu’un euro dépensé dans l’éducation est un investissement dans l’avenir de la nation ».

Cette liberté de ton contraste avec la discrétion affichée par l’ancienne rectrice sur les questions financières depuis son arrivée rue de Grenelle, même si les 683 millions d’euros supprimés en février dans l’Education nationale par Bercy dans le cadre du plan d’économies de 10 milliards d’euros pour 2024 ont été source de nombreuses tensions.

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Cammile Bussière

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