Les Vieilles Charrues en passe d’être sauvées ? Après une heure et demie de réunion ce mardi, un nouvel accord a en tout cas été trouvé, à la sous-préfecture de Châteaulin, entre les différents acteurs gravitant autour du festival de Carhaix. La Région Bretagne et le Département du Finistère se sont engagés à racheter une partie du terrain de Kerampuilh, notamment la zone économique et les bâtiments des chambres consulaires. Les campings qui risquaient d’être déplacés ne le seront donc pas.
De son côté, la direction des Vieilles Charrues s’est engagée à verser une contribution annuelle – dont le montant n’a pas été dévoilé – pour l’aménagement du site. Une participation visant à pérenniser les équipements (réseaux d’eau, électricité, toilettes).
Le recours judiciaire des Charrues levé dans la durée ?
Les organisateurs ont laissé entendre qu’ils n’excluaient pas la levée du recours déposé auprès du tribunal administratif de Rennes concernant le paiement de la somme de 367 000 € réclamée par la collectivité de Carhaix. Tout dépendra des accords signés. « Jamais en France une collectivité n’avait demandé une telle somme, à titre de redevance d’usage, à une association œuvrant pour le spectacle vivant. Nous voulions nous protéger», a insisté le directeur du festival Jérôme Tréhorel à l’issue de cette rencontre. De nouveaux entretiens sont prévus : le prochain est fixé à la mi-décembre.
Lors de ce point presse, aucune mention n’a été faite de l’autre grand festival, le Motocultor (54 000 festivaliers cette année) organisé depuis deux ans à Carhaix. Sera-t-il également impliqué ? Le contraire serait surprenant.
Les questions financières « à finaliser »
Le premier à prendre la parole à l’issue de la séance fut le préfet Alain Espinasse. « Le maintien à Carhaix est confirmé. Nous avons progressé sur trois points majeurs. Mais nous devons encore finaliser les questions financières. Dans l’intérêt de tous, y compris celui de la communauté. Nous nous reverrons le 15 décembre pour une autre mise à jour des progrès.
A ses côtés, Loïg Chesnais-Girard a souligné que les Bretons en avaient assez de ces bisbilles. « Dans notre région, nous aimons ces événements. C’est notre devoir de faire avancer les choses, a déclaré le président du Conseil régional. Nous avons bien progressé. Reste à définir le montant de notre investissement.»
Maël de Calan s’est également félicité de l’issue de la réunion. « C’est un bon accord qui va déboucher sur quelque chose de solide. Le département du Finistère contribuera également à l’achat de terrains et de bâtiments.
Le directeur de Charrues dit rester vigilant
Jérôme Tréhorel a dit de « rester vigilant ». « Les points juridiques doivent être clarifiés. Nous mettrons également à jour la liste des travaux à réaliser sur le site, en accord avec la collectivité, pour enfin créer le Breizh Park dont nous rêvons.
Christian Troadec, quant à lui, est resté discret après les débats. En fin d’après-midi, il affichait un visage plus détendu qu’avant la rencontre. Il n’a fallu que 90 minutes pour que 15 hectares et les bâtiments des chambres consulaires passent sous le contrôle de la région et du département.