l’avenir de l’usine de Rennes lié au succès du C5 Aircross
Sur le site Stellantis de La Janais, près de Rennes, les équipes sont prêtes. Cette usine a été choisie par le géant franco-italo-américain pour fabriquer le nouveau C5 Aircross. Présenté le mois dernier au Mondial de l’Automobile de Paris, ce SUV familial de Citroën doit être lancé sur le marché au second semestre 2025. À La Janais, Stellantis a investi 160 millions d’euros pour déployer une nouvelle plateforme. Baptisée STLA Medium, elle a la particularité d’être « multi-énergies » : elle permet la production de voitures électriques, mais aussi ses variantes à motorisation hybride et thermique.
Pour ce faire, le site de La Janais s’est doté de nouveaux ateliers. L’une est dédiée à l’injection plastique. Il est notamment en mesure de fabriquer sur place ses propres pare-chocs. Une autre est dédiée au ferrage, où les différents éléments métalliques de la voiture sont soudés par quelque 459 robots. Le staff de Stellantis est resté fidèle à sa logique de réduction des coûts. Quelque 361 robots dédiés à la chaussure proviennent de son usine de Sochaux et ont été remis à neuf.
Ces nouveaux moyens de production devraient permettre de redonner un nouveau souffle à l’usine de La Janais. Elle ne produit que l’ancienne version du C5 Aircross depuis l’arrêt, le mois dernier, de la fabrication du Peugeot 5008. Stellantis l’assure : la production du futur C5 Aircross « offre aux salariés du site de Rennes des perspectives d’activité au moins jusqu’en 2030 ».
Lors d’une conférence de presse ce lundi, Carlos Tavares a salué le « actifs » de La Janais. Il a loué « la capacité à se remettre en question » de cette usine « au cours des dix dernières années ». Cela dit, il a prévenu que son avenir était lié aux ventes du nouveau SUV de Citroën. « L’activité dans cette usine, ici à Rennes, dépend du succès commercial du futur C5 Aircross »il a prévenu. Selon Carlos Tavares, ce véhicule a tout pour trouver sa clientèle. « Maintenant, réussira-t-elle ? Je l’espère, je le penseil a continué. Mais en fait, nous n’en savons rien… » Selon le directeur, l’usine devra fabriquer « entre 50 000 et 80 000 voitures » pour être rentable.
Janais a beaucoup diminué
Dans ces conditions, Carlos Tavares refuse de céder « garanties » sur l’emploi, et notamment concernant la reprise, cet été, des 230 intérimaires qui quitteront La Janais en janvier prochain. L’annonce de ces suppressions d’emplois le mois dernier a suscité un grand émoi parmi les syndicats. Ils craignent notamment un durcissement des conditions de travail. Secrétaire CGT du site, Fabrice Lucas a ensuite dénoncé les tarifs « très élevé »sources de « de nombreux arrêts de travail ».
Inaugurée par Charles de Gaulle en 1961, l’usine Citroën de La Janais a considérablement rétréci ces dernières années. Il ne compte désormais plus que 1 800 salariés en CDI, contre plus de 12 000 en 2004. Côté production, le site n’a fabriqué que 75 000 voitures en 2023. A comparer aux 348 000 véhicules qui sortaient de l’usine il y a 20 ans. ses chaînes de montage.