L’auteur présumé de l’agression du joggeur, confondu par son ADN, inculpé de tentative de meurtre et placé en détention provisoire

Incarcéré après sa mise en examen pour tentative de meurtre, tel est le sort judiciaire de l’agresseur présumé du joggeur sauvagement attaqué au couteau à Vergèze le 11 janvier.

Ce dimanche 19 janvier, le substitut du procureur de la République, Frédéric Kocher a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur la séquence de l’agression de la joggeuse qui a été agressée par surprise et armée d’armes blanches alors qu’elle faisait son jogging sur un parcours de santé.

Le magistrat a rappelé qu’au départ, la victime souffrant de blessures à la poitrine, aux cervicales et à l’épaule avait dû subir une intervention chirurgicale pour soigner six plaies. Frédéric Kocher a également expliqué que les gendarmes du groupement du Gard avaient déployé des moyens considérables pour retrouver un homme en fuite et déployer « un dispositif opérationnel d’envergure », a relevé le Colonel Casso qui dirige les gendarmes dans le Gard.

« Un couteau pour attaquer quelqu’un »

La section de recherche de Nîmes s’est mise en place assez rapidement et a collecté de nombreux indices comme des images issues de la vidéosurveillance de la Ville de Vergèze. L’enquête pour tentative de meurtre a également donné lieu à de nombreux prélèvements ADN qui se sont révélés fondamentaux pour la suite de l’affaire puisque, combinés aux images vidéo, ils ont permis de confondre avec certitude le suspect. Le procureur Kocher a précisé que le suspect avait déclaré qu’il « a pris un couteau » dans l’objectif « attaquer quelqu’un ».

La reconnaissance faciale qui permet d’identifier le suspect fiché au TAJ

Au cours de la conférence de presse, il a été indiqué que lors de la perquisition, le couteau utilisé lors de l’attaque avait été retrouvé au domicile du jeune homme avec des taches de sang de la victime révélées par des analyses ADN. De même, des traces d’ADN ont également été découvertes sur la veste de l’agresseur.

De son côté, le Colonel Capsie qui commande la section de recherche a révélé que l’enquête portait notamment sur les travaux « exploitation de plusieurs dizaines de caméras de vidéosurveillance sur la commune sur une plage horaire assez large ».

Plusieurs dizaines de caméras à exploiter

Le chef du SR a expliqué que les images étaient de qualité variable, ce qui avait augmenté la difficulté d’analyse des images. Enfin, une séquence vidéo avec un document de meilleure qualité a permis de retrouver une image comparable au fichier de traitement du casier judiciaire (TAJ). Et cela grâce à « une reconnaissance faciale qui a permis d’identifier 80% du suspect ».

De toute évidence, le suspect était inscrit au dossier pour une raison insignifiante mais n’avait pas été condamné par les tribunaux. Sa photo figurait néanmoins dans sa description. Puis des recoupements téléphoniques ont confirmé les soupçons.

Il sortait tout juste d’une hospitalisation dans un service psychiatrique.

En garde à vue, ce suspect a reconnu tous les faits. Il aurait peut-être agi sur fond de déception amoureuse après sa sortie d’hôpital pour raisons psychiatriques. Mais il aurait frappé au hasard car il ne connaissait pas le joggeur.

Il a été incarcéré après avoir été inculpé de tentative de meurtre. La justice, pour l’instant, a jugé qu’il s’agissait d’un acte prémédité. L’agresseur risque théoriquement la prison à vie.

L’expertise psychiatrique réalisée au cours de l’enquête sera déterminante pour analyser l’état mental du jeune homme au moment des faits et statuer sur une altération voire une suppression du discernement.

« Mon client, un jeune homme d’une vingtaine d’années, a passé 46 heures en garde à vue,
acceptant de répondre aux questions de la police. Il a été mis en examen pour tentative de meurtre et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du ministère public. L’enquête se poursuivra sous la responsabilité du juge d’instruction.indiqué Alexandre Zwertvaegherl’avocat du jeune suspect.