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L’Australie veut interdire les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 16 ans

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Le Premier ministre Anthony Albanese a présenté ce jeudi cette mesure visant à protéger les jeunes des dérives des plateformes. Ces derniers se chargeront de contrôler l’âge de leurs utilisateurs.

Quelque chose de promis, quelque chose de dû. Le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé en septembre un projet de loi visant à fixer un âge minimum pour se connecter aux réseaux sociaux, sans préciser à l’époque l’âge choisi. C’est désormais chose faite : si le texte est adopté, les adolescents australiens de moins de 16 ans ne pourront plus accéder aux réseaux sociaux. Le gouvernement n’a pas précisé l’étendue des plateformes concernées par l’interdiction, même si les géants Tik Tok et Instagram ont été pointés du doigt.

«C’est (une mesure) pour les mamans et les papas. Les réseaux sociaux font beaucoup de mal aux enfants et j’ai décidé d’y mettre un terme.a-t-il déclaré aux journalistes jeudi. Le gouvernement travailliste australien espère endiguer l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, et limiter leur exposition à des contenus inappropriés (violence, pornographie…).

Une mesure controversée

Les propositions visant à limiter l’accès des jeunes aux médias sociaux ont bénéficié d’un large soutien bipartisan en Australie, notamment de la part du chef de l’opposition Peter Dutton. « Chaque jour de retard rend les jeunes enfants vulnérables aux menaces des réseaux sociaux »» déclarait le leader conservateur en septembre.

La mesure fait cependant débat parmi les experts qui évoquent notamment la difficulté de contrôler rigoureusement l’âge des internautes. Selon Toby Murray, professeur agrégé d’informatique et de technologies de l’information à l’Université de Melbourne, il n’est même pas certain que ces moyens techniques existent aujourd’hui. « Le gouvernement teste la technologie de vérification de l’âge. Mais on sait déjà que les méthodes actuelles sont peu fiables, trop faciles à contourner ou risquées pour la vie privée des utilisateurs.dit-il.

Le gouvernement australien a choisi de confier aux plateformes la responsabilité de s’assurer que leurs utilisateurs ont l’âge requis. « La responsabilité n’incombera ni aux parents ni aux jeunes. Il n’y aura aucune sanction pour les utilisateurs »a déclaré Anthony Albanese jeudi.

D’autres experts soulignent également les conséquences délétères de priver la jeune génération de plateformes sur lesquelles elle s’informe. « Les plateformes citées par (la ministre des Communications) Michelle Rowland aident les jeunes à comprendre le monde qui les entoure. Avec cette interdiction, de nombreuses personnes perdront l’accès à une source d’information vitale.dénonce Lisa M. Given, professeur de sciences de l’information au Royal Institute of Technology de Melbourne, dans un article pour The Conversation.

Une préoccupation mondiale

L’interdiction des réseaux sociaux imposée aux adolescents australiens de moins de 16 ans est l’une des mesures de protection de l’enfance en ligne les plus restrictives au monde, selon Reuters. Cela n’est cependant pas sans rappeler un projet de loi similaire présenté en Floride en janvier dernier. En France, le président Emmanuel Macron a également proposé d’établir une autorisation parentale pour les mineurs de moins de 15 ans souhaitant créer un compte sur un réseau social.

Les nouvelles lois présentées par le Premier ministre Anthony Albanese devraient être présentées cette semaine aux dirigeants des États et territoires australiens, avant d’être soumises au Parlement fin novembre.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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