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L’Australie veut exporter de l’énergie solaire vers Singapour

La ferme solaire de Williamsdale, et ses 30 hectares de panneaux solaires, au sud de Canberra (Australie), en octobre 2020.

Le projet fou du milliardaire australien de la tech et militant écologiste Mike Cannon-Brookes verra-t-il enfin le jour ? Il a en tout cas franchi une étape décisive. Mercredi 21 août, le gouvernement australien a donné son feu vert à la société SunCable, financée par l’entrepreneur, pour construire la plus grande centrale solaire du monde dans le Territoire du Nord. Elle devrait être visible depuis l’espace et, à terme, alimenter Singapour en électricité grâce à un câble sous-marin de 4 300 kilomètres de long.

Les milliers de panneaux solaires qui composeront cette gigantesque ferme solaire s’étendront sur 12 400 hectares, dans le cœur rouge et aride de l’île continent, à mi-chemin entre Alice Springs et la ville portuaire de Darwin.

Dans une première phase, l’infrastructure, qui intégrera également des batteries capables de stocker jusqu’à 40 gigawatts (GW) d’énergie, fournira 4 GWh qui alimenteront, grâce à une ligne aérienne à haute tension de 800 kilomètres, trois millions d’Australiens, dont les habitants de Darwin. Dans une deuxième phase, elle devrait produire 2 GWh supplémentaires, destinés à couvrir 15 % des besoins de la cité-État de Singapour. Le coût total de cette initiative est estimé à 30 milliards de dollars australiens (18 milliards d’euros).

Zones difficilement accessibles

« Même si je reconnais que certaines personnes pensent que c’est trop ambitieux, nous ne le pensons pas.a déclaré Mike Cannon-Brookes, cofondateur et PDG de l’éditeur de logiciels Atlassian, en septembre 2023. Franchement, la technologie existe pour rendre cela possible. Nous sommes extrêmement confiants que la technologie moderne des câbles peut transporter de manière fiable plus d’électricité sur de longues distances.

Si la première étape ne devrait pas poser de difficultés techniques particulières, la seconde s’annonce plus complexe. Non seulement la ligne de transport sous-marine qui doit relier Darwin à Singapour sera la plus longue de ce type jamais installée, mais elle traversera également des zones difficilement accessibles. « Le principal défi sera de faire passer le câble dans la fosse du Timor oriental, qui est très profonde (jusqu’à 3 310 mètres). Il faudra d’abord trouver un passage à travers cette tranchée, puis installer le câble dans des conditions difficiles. »explique Kenneth Baldwin, spécialiste de la transition énergétique à l’Université nationale australienne de Canberra.

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Si complexe qu’un autre milliardaire australien, Andrew Forrest, longtemps impliqué dans ce projet lancé en 2018, a préféré quitter le navire en 2023. Ce dernier, qui a fait fortune dans l’industrie minière avant d’embrasser la lutte contre le réchauffement climatique, mise plutôt sur l’hydrogène vert, transportable par navires-citernes sous forme liquéfiée.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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