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L’Australie interdit l’extraction d’uranium sur un site aborigène

Le site de Jabiluka est depuis longtemps l'objet de protestations contre l'exploitation minière. Ici, en juillet 1998, plus de 500 membres du peuple Mirarr se sont réunis en présence de Peter Garrett (au centre), alors président de la Fondation australienne pour la conservation.

L’Australie a annoncé samedi 27 juillet qu’elle interdirait l’exploitation de l’un des plus grands gisements de minerai d’uranium à haute teneur au monde, invoquant la « lien durable » du site avec les Aborigènes. Le gisement de Jabiluka, au nord du pays, est entouré par le parc national de Kakadu, une zone tropicale parsemée de gorges et de cascades classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que le parc national serait étendu pour inclure le site non développé de Jabiluka, conformément aux souhaits du peuple aborigène Mirarr, exprimés depuis des décennies. « Ils cherchaient à obtenir l’assurance qu’il n’y aurait jamais d’exploitation d’uranium sur leurs terres. »M. Albanese a déclaré aux militants du Parti travailliste à Sydney que cette décision signifie que« Il n’y aura jamais d’exploitation minière à Jabiluka »il a dit.

En 2017, des archéologues ont découvert des haches et des outils en pierre datant de plusieurs dizaines de milliers d’années à proximité du site de Jabiluka. « La preuve du lien extraordinaire et durable que les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres entretiennent avec notre terre »a déclaré M. Albanese. « Le peuple Mirarr aime et prend soin de sa terre depuis plus de soixante mille ans. Cette belle région d’Australie abrite certaines des plus anciennes œuvres d’art rupestre du monde. »il ajouta.

Des explosions controversées

L’uranium est utilisé pour produire de l’électricité dans les centrales nucléaires. Découvert au début des années 1970, le gisement de Jabiluka a fait l’objet de plusieurs décennies de querelles juridiques entre les peuples autochtones et les sociétés minières. Selon la World Nuclear Association, il s’agit de l’un des plus grands gisements d’uranium à haute teneur non exploités au monde. Energy Resources of Australia, contrôlée par le géant minier Rio Tinto, détenait les permis d’exploitation de Jabiluka.

La conservation des espèces indigènes est sous le feu des projecteurs en Australie depuis que Rio Tinto a fait exploser la grotte de Juukan Gorge pour en extraire du minerai de fer en 2020, déclenchant des manifestations. Cette grotte vieille de 46 000 ans contenait certains des plus anciens artefacts du pays et était considérée comme sacrée par l’un des peuples indigènes d’Australie.

De son côté, l’opposition conservatrice australienne s’est engagée à construire des centrales nucléaires à travers le pays si elle remporte les prochaines élections, allant à contre-courant d’une politique d’opposition à l’énergie atomique en vigueur depuis vingt-six ans.

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Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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