» La retraite à 66 ans, la solution au déficit ? « , » Retraite à 66 ans : 150 milliards d’économies ? » : hier en fin d’après-midi, BFM TV ne cachait pas son nouveau passe-temps. Alors qu’un budget d’austérité doit être présenté ce jeudi, la chaîne d’information en continu a passé la soirée à enfoncer le même clou : repousser, encore une fois, l’âge de la retraite.
A l’origine de la proposition, un rapport de l’Institut Montaigne, un groupe de réflexion néolibéral bien connu, publié mardi. Comme le résume BFM, il propose notamment « aller plus loin que la réforme controversée des retraites et relever l’âge minimum de la retraite à 66 ans d’ici 2050. Le bénéfice pour l’État : 30 milliards d’euros d’économies. »
Mais le think tank ne se contente pas de vouloir nous faire travailler à mort. Parmi les autres mesures du rapport, on retrouve une volonté de s’en prendre aux retraités, avec un « désindexation des retraites (sur l’inflation) pendant quatre ans (Michel Barnier a proposé six mois pour le budget 2025), ce qui représenterait 29 milliards d’économies. » Autre cible, les femmes enceintes, avec pour projet de réduire « la durée des séjours maternité après l’accouchement » d’économiser 400 millions d’euros dans le cadre d’un plan d’attaque sanitaire plus large qui devrait permettre d’économiser 28 milliards.
Frapper les retraités, les femmes enceintes et les travailleurs : l’imagination de la bourgeoisie est décidément sans limites lorsqu’il s’agit d’économiser de l’argent à nos dépens. Tout cela pour rembourser une dette largement alimentée par les cadeaux aux entreprises. Ces propositions devraient sonner comme un signal d’alarme. Si Barnier a choisi de lancer son offensive en donnant quelques engagements en matière d’impôts sur les riches, c’est notre classe qui est au cœur de son offensive d’austérité qui doit durer jusqu’en… 2031.
Alors que le plan du gouvernement contient déjà des attaques brutales contre les services publics ou la sécurité sociale, il va falloir construire rapidement un rapport de force si l’on ne veut pas laisser l’imagination de la bourgeoisie repousser les limites de ses offensives.