Laurent Saint-Martin écarte l’idée d’une « TVA sociale » proposée par le Medef
Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a fermé la porte, dimanche 17 novembre sur LCI, à la mise en place d’un « TVA sociale » évoqué la veille par le président du Medef, Patrick Martin, dans Le Parisien. « Si vous augmentez la TVA sociale, vous touchez (…) tous les consommateurs »a justifié le ministre en ajoutant : « Nous ne ferons pas payer à tous les Français cette augmentation du poids de la dette et cette nécessaire réduction de notre déficit public. »
Laurent Saint-Martin s’est dit » prêt « d’autre part, « pour que seulement la moitié, soit 2 milliards d’euros, puisse être demandée aux entreprises » au lieu des 4 milliards de réductions de cotisations patronales initialement présentées dans le projet de budget 2025. Et ce, « pour ne pas pénaliser les salariés au SMIC » dont les employeurs verraient alors « le coût de ces travaux va augmenter »a poursuivi le ministre.
Samedi, Patrick Martin a dénoncé un « Budget récessif » et a préconisé la création d’un « TVA sociale »avertissant qu’avec les augmentations d’impôts prévues, les entreprises risquaient de moins embaucher et de supprimer des emplois.
« Pourquoi ne pas penser à réduire les cotisations sur les salaires et augmenter la TVA d’un point, sauf bien sûr sur les produits essentiels »» a proposé le leader de la première organisation patronale française. « Cela rapporterait environ 10 milliards d’euros à l’Etat et aurait le mérite de réduire le coût du travail et d’augmenter le salaire net de tous les salariés. De plus, la TVA s’applique aux importations, mais pas aux exportations. Ce qui favorise la compétitivité française »il a souligné.
« Bilan des efforts »
« Si l’on cumule les 4 milliards d’euros de baisses de charges, les 2,5 milliards d’euros transférés de l’assurance maladie vers la complémentaire santé – et donc vers les entreprises –, les 1,5 milliards d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage représentent une augmentation de 8 milliards d’euros. euros de coûts de main d’œuvre. Ce qui correspond aux salaires bruts annuels moyens de 300 000 salariés »estime Patrick Martin. « Si les entreprises n’ont plus cet argent, elles embaucheront moins, supprimeront des emplois si nécessaire et elles ne pourront pas augmenter les salaires »il a prévenu.
« Entre hausses d’impôts et création d’emplois, il faut choisir. Tel qu’il est écrit, ce budget est récessif »a mis en avant Patrick Martin dans un discours, contrastant avec la position affichée jusqu’alors sur le budget, selon laquelle les entreprises étaient prêtes « contribuer à l’effort de guerre ».
« Le gouvernement avait promis un équilibre des efforts : un tiers venant des contribuables, dont les entreprises, et deux tiers d’une réduction des dépenses structurelles de l’État. En réalité, dans le projet actuel, c’est tout le contraire (…). Les conditions ne sont donc pas réunies »il a justifié.