Laurent Berger anticipe « qu’il n’y aura peut-être pas d’issue »
Invité sur le plateau de BFMTV, le secrétaire général de la CFDT s’est projeté sur l’épilogue du mouvement social contre la réforme des retraites, notamment en cas de validation du texte par le Conseil constitutionnel.
Quelle sera l’issue du mouvement social contre la réforme des retraites ? Laurent Berger s’est exprimé à ce sujet lors de son intervention sur le plateau de BFMTV quelques heures après la réunion de l’intersyndicale à Matignon qui n’a pas abouti à l’annonce d’un retrait du texte que les organisations espéraient. .
« Peut-être qu’il n’y aura pas d’issue et que cette loi sera promulguée et qu’elle s’appliquera, a indiqué le secrétaire général de la CFDT. Nous continuerons à dire ce que nous en pensons. Les décrets d’application devront être écrits et ils sont extrêmement importants parce que quand vous touchez les décrets, vous touchez la vie des gens. »
« Si vous demandez s’il y aura encore une manifestation par semaine dans six mois, la réponse est non », a-t-il expliqué.
Le dirigeant syndical a en revanche estimé qu’Emmanuel Macron n’était pas en position de force « dans un pays qui rejette tant la réforme avec tant de protestations et un si faible niveau de confiance ».
« Le challenge est toujours aussi fort »
A la veille d’une onzième journée de mobilisation, Laurent Berger est persuadé que « le défi est toujours aussi fort et il le sera encore demain ». Le représentant de la CFDT souligne notamment le taux de grévistes du secteur privé qui a été « historiquement élevé » sur l’ensemble du mouvement social : « Je connais des patrons de petites entreprises de 150 ou 200 salariés qui ont eu 10-15 % de leurs employés qui sont sortis certains jours de mobilisation.
Laurent Berger reste optimiste quant à la journée de mobilisation de ce jeudi 6 avril. « Les 7, 16 et 23 mars ont été tous les trois des jours avec des niveaux de mobilisation jamais vus depuis les années 1980, a-t-il insisté. Et puis il y a parfois des moments plus faibles car cela pèse sur le pouvoir d’achat des salariés. Et je pense que demain, on recommencera à remonter. » Pour rappel, l’intelligence territoriale s’attend à 600 à 800.000 personnes dans les rues dans toute la France, dont 60 à 90.000 rien qu’à Paris.
