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Laurence Tubiana renonce à Matignon, ces options encore possibles pour un Premier ministre de gauche

Laurence Tubiana renonce à Matignon, ces options encore possibles pour un Premier ministre de gauche
Après le retrait de Tubiana, quelles options pour le NFP ? (photo des dirigeants des partis de gauche prise en juin 2024)
JULIEN DE ROSA / AFP Après le retrait de Tubiana, quelles options pour le NFP ? (photo des dirigeants des partis de gauche prise en juin 2024)

JULIEN DE ROSA / AFP

Après le retrait de Tubiana, quelles options pour le NFP ? (photo des dirigeants des partis de gauche prise en juin 2024)

POLITIQUE – Flou sur flou. Une semaine après le retrait d’Huguette Bello, la présidente de la région Réunion soutenue par la France Insoumise mais bloquée par le Parti socialiste, Laurence Tubiana a annoncé, ce lundi 22 juillet, qu’elle se retirait de la course à Matignon. Acclamée par le PS mais critiquée par les mélenchonistes, la diplomate climatique constate que son profil ne fait pas consensus.

Pour la gauche, c’est un nouvel échec retentissant. Deux semaines après sa première place aux législatives, le Nouveau Front populaire continue de revendiquer le pouvoir, mais ne montre aucun signe d’accord, ni sur le profil de son éventuel chef de gouvernement ni sur la ligne politique à adopter pour se maintenir (un peu) au pouvoir.

Pire, les tensions et désaccords se multiplient entre les partenaires sur des questions de fond, comme le mode de désignation de son chef pour Matignon. De quoi épaissir le flou qui entoure l’avenir de cette alliance, surtout à l’heure où la droite de Laurent Wauquiez envoie des signaux à la Macronie pour une entente cordiale.

Trois nouveaux noms

De fait, les négociations entre socialistes, écologistes, communistes et insoumis sont au point mort. Après la bataille pour les postes stratégiques en fin de semaine dernière à l’Assemblée nationale, les chefs de file de la gauche ont repris contact pour discuter de Matignon samedi 20 juillet, selon plusieurs médias. Ils doivent se revoir lundi.

Lors d’un de ces derniers contacts, plusieurs nouveaux noms ont été mis sur la table, dont ceux de la directrice générale d’Oxfam France et ancienne ministre Cécile Duflot, de l’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon et du chef de file des députés communistes André Chassaigne, déjà candidat malheureux à la présidence de l’Assemblée nationale. Si les trois ne semblent pas provoquer de veto, pour l’instant, ce jeu du « qui est-ce » à rebondissements entretient une impression de confusion ou d’improvisation.

Dans Le mondeles deux premiers prétendants cités l’avouent à moitié : ils sont encore loin des négociations, et à peine conscients que leur nom circule. Je ne parle plus de politique « , répond par exemple Cécile Duflot en l’invoquant  » carottes à peler  » pour couper court à la conversation. Rien de bien concluant donc.

D’autant que pour l’heure ces nouveaux profils ne résolvent pas les divisions stratégiques qui traversent le Nouveau Front Populaire. Quand le PS, le PCF et les écologistes expliquent en substance qu’il faut partir des propositions du NFP pour tenter de trouver des compromis et arracher des victoires au Parlement, les insoumis se montrent intransigeants sur « la nécessité de se positionner sur la question de la politique étrangère et de sécurité commune ». le programme, tout le programme, rien que le programme. « Au risque de former un gouvernement très fragile à l’Assemblée.

Mardi 23 juillet, une date clé

Les désaccords sont aussi tenaces sur le calendrier et le mode de désignation du candidat à Matignon. Pour résoudre les divisions, les socialistes réclamaient un vote de l’ensemble des députés du NFP au plus tard mardi 23 juillet entre les différents candidats (qui ne sont plus candidats, en ce qui concerne Laurence Tubiana). Pour une partie de l’alliance, il faut désormais accélérer le rythme et éviter de perdre en crédibilité.

Jean-Luc Mélenchon, de son côté, souffle le chaud et le froid. Toutes les discussions prennent un peu de temps, ce n’est pas grave. « , a par exemple soutenu vendredi le triple candidat à la présidentielle sur BFMTV, avant de donner l’impression de s’aligner sur l’agenda des socialistes :  » Le 23, nous devons avoir trouvé un accord, puisque le PS, qui décide quand les choses s’arrêtent ou quand elles commencent, a fixé la date du 23. Il n’en demeure pas moins que son mouvement continue de s’opposer à une désignation par vote, qui selon eux fragiliserait le futur vainqueur. Les rebelles privilégient la méthode du consensus, aussi difficile soit-elle à trouver.

Mais plus le temps passe, plus les nuages ​​s’amoncellent sur l’alliance de la gauche. Alors que les discussions pour Matignon piétinent, les mots se font plus durs, sur les réseaux sociaux, ou dans les déclarations publiques.

 » Être compatible avec Macron est-il plus grave ou moins grave qu’être compatible avec le Hamas ? « , a par exemple répondu la sénatrice socialiste Laurence Rossignol à la députée insoumise Ersilia Soudais qui critiquait, sur X, Laurence Tubiana et son profil trop modéré à ses yeux. Sans parler du député mélenchoniste Thomas Portes et de la colère qu’il a provoquée en assurant que les sportifs israéliens ne sont pas » Pas les bienvenus  » aux Jeux olympiques. Difficile donc d’envisager une photo de famille unie dans les prochains jours, quelles que soient les options finalement retenues.

Dans ce contexte, le camp présidentiel guette, voire attise, les dissensions à gauche, espérant peser de tout son poids. Après son alliance de circonstance avec Laurent Wauquiez pour réélire Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, le parti de Macron ne manquera pas de se tourner vers Les Républicains et leur « parti de gauche ». pacte législatif  » proposé ce samedi. S’il ne s’agit pas de la première pierre d’une alliance pour Matignon, il pourrait faire figure de dernière brique dans l’impasse dans laquelle se trouve le NFP.

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