Laurence Garnier nommée ministre des Familles ? Ces postes très contestés qui dissuadent Macron
Pressenti pour devenir ministre de la Famille, le profil conservateur de Laurence Garnier ne plaît ni à gauche ni dans le camp présidentiel. Emmanuel Macron a d’ailleurs alerté sur ce choix.
C’est un nom qui fait jaser parmi les ministres potentiels choisis par Michel Barnier, le Premier ministre ayant soumis hier soir au président une liste de 38 noms pour former le nouveau gouvernement. Laurence Garnier serait envisagée pour être ministre de la Famille, succédant à Sarah El Haïry, mais Emmanuel Macron aurait demandé que son nom soit retiré, selon les informations de la presse. BFMTV.
« Autant la bloquer maintenant et éviter un bad buzz pendant des semaines », confiait un ancien ministre sur le cas de Laurence Garnier. Celle qui s’est lancée en politique dans la région nantaise après plusieurs années d’engagement associatif aux côtés de jeunes en difficulté scolaire ne fait, de fait, pas l’unanimité. Certaines de ses positions conservatrices font polémique. La sénatrice de Loire-Atlantique a notamment soutenu la Manif pour tous, qui s’oppose au mariage homosexuel. En 2016, alors vice-présidente de la région en charge de la Culture, elle avait voté la suppression des subventions au festival Cinépride de Nantes, assurant que l’événement favoriserait la GPA, une pratique interdite en France. Les organisateurs, eux, ont fait valoir que la GPA ne faisait pas partie de leurs revendications.
Elle s’est également battue contre la constitutionnalisation de l’avortement. Elle avait alors déclaré : « Nos concitoyens attendent du gouvernement qu’il s’occupe de redresser notre pays, plutôt que de problèmes qui n’existent pas. » Cette mère de quatre enfants, qui se dit catholique, a également voté contre le projet de loi visant à criminaliser les thérapies de conversion, qui visent à tenter de changer l’orientation sexuelle d’une personne homosexuelle, bisexuelle ou lesbienne.
«Le gouvernement de la Manif pour tous», dénonce Mathilde Panot
Son profil est donc difficile à accepter, surtout pour un ministère en charge des affaires familiales. L’évocation de son nom a fait beaucoup réagir à gauche. « Les Français n’ont pas voté contre la constitutionnalisation de l’avortement, contre le mariage pour tous, contre l’interdiction des thérapies de conversion. Laurence Garnier ministre de la Famille serait une énième trahison du vote des Françaises et des Français », a dénoncé le député socialiste de Nantes, Karim Benbrahim, sur X. Même son de cloche pour la députée insoumise, Manon Aubry, sur X : « Je n’ai plus de mots. Juste une colère folle » ainsi que pour la sénatrice socialiste, Laurence Rossignol : « Les noms des parlementaires qui ont voté contre la constitutionnalisation de l’avortement circulent. Personne n’a tracé de ligne rouge ? », s’interroge-t-elle. Le camp présidentiel se montre également prudent quant à cette potentielle nomination. « J’ai mal pour ma France. Je n’ai pas signé pour ça. Je vomis depuis trois heures », a témoigné une parlementaire de Renaissance à l’AFP. BFMTV.
Parmi les noms de candidats ministériels évoqués, Laurence Garnier n’est pas la seule à occuper de tels postes. Bruno Retailleau, chef de file des LR au Sénat cité pour l’Intérieur, a lui aussi manifesté contre le mariage pour tous et voté contre la constitutionnalisation de l’avortement cette année. Même constat pour Patrick Hetzel qui pourrait devenir ministre de l’Enseignement supérieur. « Ça va être le gouvernement de la ‘Manif pour tous’ », s’est alors agacée Mathilde Panot, présidente des députés insoumis, ce vendredi sur TF1. Suite aux différentes réactions, la liste proposée par Michel Barnier va-t-elle changer ? Des « contrôles éthiques habituels » par les services de Matignon ont été annoncés.
GrP1