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L’attrition significative des chars de combat ukrainiens

En réussissant à percer la région de Koursk en août dernier, Kiev a obtenu un succès partiel qui pourrait être de courte durée, notamment en raison du manque de chars de combat pour poursuivre la manœuvre. En l’espace d’un an, les forces armées ukrainiennes ont perdu un grand nombre de leurs chars modernes fournis par l’Occident.

L’armée ukrainienne a perdu près de la moitié de ses 31 chars Abrams livrés après de nombreuses réticences des Américains. Sur les 21 chars allemands Leopard 2A6 qu’elle a reçus, note le site Oryx, qui documente les pertes durant le conflit, 12 ont été détruits ou endommagés et 21 Leopard 2A4 ont été mis hors d’usage. Le char est un consommable, rappelle le spécialiste français des armes blindées, Marc Chassillan : «  Dans tout conflit de haute intensité, on observe des pertes qui semblent totalement anormales mais qui sont en réalité normales. Nous avons quelques références à ce sujet. Je parle de la guerre du Kippour, par exemple, 3 000 chars détruits en 3 semaines. On peut parler de la guerre Iran-Irak. Alors aujourd’hui, ce qui nous paraît énorme est en fait normal pour ce type de conflit. La guerre de haute intensité est une énorme chaudière qu’il faut approvisionner en matériel, en munitions, en pièces détachées, en carburant, quotidiennement et en continu. C’est un énorme glouton qui absorbe absolument tout. « .

La lutte pour les ressources

Et c’est là le problème auquel est confrontée l’armée ukrainienne : comment remplacer ces chars alors que son offensive surprise dans la région de Koursk lancée cet été ne progresse plus faute de moyens et fait même l’objet d’une contre-attaque depuis plusieurs jours, » C’est un peu comme au poker, Kiev a fait tapis. » Marc Chassillan« Il a tout misé sur cette offensive dans l’espoir de renverser la situation d’un point de vue politique et stratégique. D’un point de vue strictement tactique, l’opération a été un succès puisque les Ukrainiens sont revenus sur le territoire russe, mais ce qu’ils pensaient qu’ils allaient réaliser, c’est-à-dire en fait un déplacement d’unités russes du Donbass, vers ce front ne s’est pas produit, maintenant on sait qu’après ces quelques semaines d’offensive. Donc là d’un point de vue opérationnel, ça a échoué. Après, d’un point de vue stratégique, est-ce que ça a déstabilisé la Russie, Moscou, son gouvernement, son régime ? Évidemment que non. Aujourd’hui, toute la question est de savoir à quel moment les Ukrainiens vont finalement se retirer de cette région. Et c’est là qu’on retrouve les bases de la guerre qui sont qu’une guerre c’est deux batailles, c’est la bataille des ressources et la bataille du moral « .

Et la lutte pour les ressources signifie également que l’Ukraine doit choisir aujourd’hui entre des missiles et des chars…

Des missiles à longue portée que Kiev réclame en grand nombre et, surtout, avec l’autorisation de l’Occident pour pouvoir les utiliser en profondeur dans le territoire ennemi, pour attaquer les bases aériennes d’où sont lancés les bombes planantes russes et autres missiles fournis par l’Iran. L’heure n’est pas au combat de chars, note Marc Chassillan :  » Les chars ne sont rien s’ils ne sont pas entourés de véhicules tactiques qui doivent les accompagner. Ainsi, livrer des chars sans livrer des véhicules du génie pour déminer est inutile, sans livrer des véhicules de combat d’infanterie pour les escorter est inutile. Ainsi, le char lui-même est aujourd’hui l’un des composants, mais il ne constitue pas l’ensemble. L’armée ukrainienne aurait besoin de 500 à 700 chars modernes pour obtenir quelque chose. Mais si ces chars ne sont pas capables de percer les champs de mines russes, ils ne seront pas d’une grande utilité. « .

Pour Kiev, l’urgence est de contrer les bombardements massifs, de desserrer l’emprise russe, le temps des chars reviendra à la condition expresse de renouer avec une guerre de mouvement.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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