L’Association nationale des supporters dénonce « une instrumentalisation à des fins de communication politique »
L’Association nationale des supporters (ANS) est en colère et le fait savoir. Ce lundi, en fin de journée, ses représentants ont adressé une lettre de six pages à Gil Avérous, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. « Depuis votre prise de fonction, vous n’avez jamais cherché à interagir directement avec notre association et n’avez jamais été impliqué dans les travaux de l’organisme national de supporters, est-il écrit dans l’introduction de ce document sur un ton offensant, que nous avons pu consulter. Mais dans le même temps, vous avez multiplié les discours politiques et médiatiques « sur le dos » du football et de ses supporters. »
Chansons homophobes, répression et tifo parisien
Au fil des six pages de la lettre, l’ANS met en avant quatre problématiques récentes. Le premier : la proposition « contreproductif » et contredit l’arrêt des matches en cas de chants homophobes. « Pire, pendant que l’instance nationale du supportérisme travaillait sur le sujet, dans les locaux du ministère, vous préfériez rester dans votre bureau pour accueillir, devant les photographes et avec le sourire, le président de la LFP alors même que Le Sénat a publié un rapport choc sur la gouvernance de la LFP et que le parquet a engagé des poursuites pénales contre la LFP et son président, » s’attaque à l’association.
Ensuite, il est accusé d’avoir organisé une « réunion extraordinaire extrêmement médiatisée » en compagnie des autorités vendredi dernier, au cours duquel, selon l’ANS, il a été décidé d’intensifier les interdictions administratives de stade et les interdictions de déplacement. Il s’agit enfin, à double titre, du tifo pro-palestinien brandi au Parc des Princes mercredi dernier.
« Nous vous demandons de placer d’urgence le dialogue préalable et l’intérêt général avant les discours précipités, creux et martiaux.
La communication d’Avérous, considérant qu’un « les tifo à caractère politique (…) n’ont pas leur place dans un espace sportif »Ne pas passer. « En étendant cette interdiction à tout message politique, même non provocateur, même non injurieux, même non diffamatoire, même non discriminatoire, même non contraire à l’ordre public, vous décidez d’une mesure d’interdiction générale et absolue totalement illégale », s’offusque de l’ANS, évoquant « une mesure d’hypocrisie insupportable » et citant de nombreux exemples positifs.
Quant au contenu, l’association le considère comme « censure illégale ». « Un gouvernement ne peut pas prétendre qu’il s’agit d’un « message provocateur à caractère politique, idéologique, religieux ou injurieux » et exiger d’un club soumis au règlement de l’UEFA qu’il « empêche sa réitération ». (…) On n’ose pas croire que l’objectif serait d’interdire aux supporters d’exprimer un avis critique sur les pratiques mercantiles de beIN Sports, sur l’exploitation du football français par un Etat étranger ou sur l’arrivée de fonds d’investissement et de multipropriété. »
L’ensemble de ces éléments ont poussé l’ANS à déposer un recours volontaire afin de « retirer sans délai » le communiqué publié le 8 novembre à l’issue de ladite réunion et, en cas de refus, de prévoir un recours devant le tribunal administratif. tribunal. . « Depuis dix ans, nous travaillons avec les ministères et les autorités sportives, alerter à nouveau l’ANS, nous n’avons jamais été confrontés à une telle exploitation du football et de ses tribunes à des fins de communication politique. Cette doctrine s’oppose directement au dialogue qui préside depuis dix ans dans ce domaine et fragilise une relation de confiance construite dans le travail et dans la durée avec les services ministériels. » Et pour conclure : « Nous vous demandons de placer d’urgence le dialogue préalable et l’intérêt général avant les discours précipités, creux et martiaux. »