l’association L214 demande la fin de l’abattage rituel pour les viandes halal et casher
Alors que les animaux doivent rester immobilisés après avoir été égorgés jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance, ils sont transportés et pendus, montrant des « signes évidents de conscience ». « Certains sont dans une panique totale », selon L214, qui stigmatise « cruauté » et « violences volontaires ».
« 20 coups violents à la tête »
Avant l’abattage, les animaux sont battus dans l’enceinte d’attente, l’un d’eux recevant « en une minute plus de 20 coups violents au corps et à la tête ».
L214 a porté plainte contre l’abattoir et demandé sa fermeture à la préfecture. Le procureur de Dijon, Olivier Caracotch, a confirmé avoir reçu la plainte, indiquant qu’elle serait « examinée rapidement ».
La préfecture a de son côté assuré que cet abattoir « est soumis à un contrôle permanent » et que les services vétérinaires visiteront l’établissement jeudi matin « afin d’évaluer la situation et la nécessité de mettre en œuvre des mesures ». mesures correctives « .
En pleine Eid al-Fitr, célébration qui peut durer plusieurs jours après la fin du Ramadan mercredi, L214 réclame également la suppression de la dérogation autorisant l’abattage des animaux sans étourdissement. L214 dit souhaiter évoquer ce rituel avec des représentants de la Grande Mosquée de Paris notamment et du Consistoire de France.
Pratique abolie dans plusieurs pays
Cette pratique a déjà été abolie dans plusieurs pays européens : Danemark, Norvège, Finlande, Suède, Luxembourg, Suisse. Il est également interdit en Belgique (hors région de Bruxelles-Capitale), une mesure validée par la Cour européenne des droits de l’homme en février 2024.
La réglementation européenne impose que l’abattage des animaux se fasse « uniquement après étourdissement », l’animal étant maintenu « dans un état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort ». Mais une dérogation est prévue pour le marché halal et casher.
Les musulmans peuvent aussi « être choqués par ces images », a souligné Bérénice Riaux, porte-parole de L214, qui dit s’être entretenue à ce sujet avec le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. « Mais il n’y a eu aucune remise en cause » de ce rite, a-t-elle ajouté.
« Alibi au Rassemblement national »
M. Kabtane a assuré qu’il « regrettait » la situation montrée sur les images de L214. « Nous, musulmans, avons un certain respect pour les animaux », a-t-il déclaré, rappelant que « les sacrificateurs sont dressés au respect des animaux ». « Un animal ne doit pas souffrir, ne doit pas être maltraité », a-t-il ajouté. A l’association L214, dont « l’objectif est de faire de nous des végétaliens », « je leur ai dit que dans le contexte actuel cela servirait d’alibi au Rassemblement national ».
Le groupe Bigard a indiqué qu’il devait analyser la vidéo avant de formuler un quelconque commentaire.