L'Assemblée va enquêter sur le dérapage des comptes publics, mauvaise nouvelle pour Macron et Le Maire
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L’Assemblée va enquêter sur le dérapage des comptes publics, mauvaise nouvelle pour Macron et Le Maire

L’Assemblée va enquêter sur le dérapage des comptes publics, mauvaise nouvelle pour Macron et Le Maire
LUDOVIC MARIN / AFP L’Assemblée va enquêter sur les comptes publics, mauvaise nouvelle pour Macron et Le Maire (ici le 11 avril)

LUDOVIC MARIN / AFP

L’Assemblée va enquêter sur les comptes publics, mauvaise nouvelle pour Macron et Le Maire (ici le 11 avril)

POLITIQUE – Le colonel Moutarde, à Bercy, à cause de sa surdité ? Ou encore le professeur Violet, à l’Élysée, avec le « quoi que ce soit » ? L’Assemblée nationale se penchera sur les comptes publics et le dérapage du déficit français (à 6,1% du PIB cette année, contre 4,4% prévu par l’équipe précédente). Avec une question centrale : qui doit-on tenir pour responsable de cette trajectoire inquiétante ?

La conférence des présidents de l’Assemblée a effectivement validé, ce mardi 15 octobre, la procédure qui permet à la Commission des Finances du Palais Bourbon de récupérer certaines prérogatives pour se transformer en commission d’enquête. Concrètement, les députés membres de cette instance pourront entendre et interroger les acteurs qu’ils souhaitent pour leur demander des explications, comme l’ont réclamé plusieurs élus ces derniers jours.

Une sorte de Cluedo parlementaire qui risque de ne pas profiter aux gouvernements précédents. Depuis son arrivée à Matignon, Michel Barnier n’a cessé de pointer l’héritage des macronistes pour alerter sur une situation « extrêmement sérieux » et justifier ses décisions impopulaires. Bruno Le Maire, mais aussi Emmanuel Macron, se retrouvent donc sur le banc des accusés.

 » Dissimulation » comptes ?

L’ancien ministre de l’Économie est pointé du doigt par de nombreux parlementaires et leaders de l’opposition qui lui reprochent d’avoir cherché à dissimuler jusqu’au dernier moment l’état réel des comptes publics et sa marmite de départ géant à Bercy. «  Il y a eu au moins de l’amateurisme de la part de la macronie, et au pire, de la dissimulation et des mensonges dans la gestion des comptes publics. », a par exemple estimé le président du Rassemblement national Jordan Bardella, lundi 14 octobre sur BFMTV.

Au-delà de ces attaques politiques, plusieurs enquêtes journalistiques montrent que Bruno Le Maire a pris au moins tardivement la prise en compte des avertissements émis par ses propres services. Le 10 octobre dernier, par exemple, le journal de 20 heures de France 2 rappelait que plusieurs notes confidentielles (préoccupées) émises par Bercy avaient été ignorées dès l’automne 2023.

Pire, l’ancien ministre – qui a passé sept ans au pouvoir – n’a jamais accordé beaucoup de crédit aux parlementaires qui s’inquiétaient d’une feuille de route » pas sincère » à peu près à la même époque. De nombreux élus avaient en effet souligné que la trajectoire envisagée à l’époque par le gouvernement ne reposait que sur une série d’hypothèses, toutes très favorables. Avec  » des planètes qui s’aligneraient comme par magie”grinçait notamment Jean-François Husson, le rapporteur général (LR) de la commission des finances au Sénat, en octobre 2023. En vain. Parce qu’il n’y avait pas d’alignement.

En réponse aux récentes critiques sur son bilan, l’entourage de Bruno Le Maire avance au contraire que l’ancien ministre de l’Économie a réagi rapidement, en imposant 10 milliards d’euros d’économies dès janvier dernier, alors que l’heure était encore au « quoi qu’il en coûte » présidentielle. De ce côté-là, on pointe plutôt la responsabilité de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron, qui ont refusé au printemps une loi de finances rectificative, un texte (aux propositions forcément impopulaires) mal vu à l’époque, à deux pas des élections européennes.

Voilà en tout cas quelques-unes des questions qui seront au cœur de la commission d’enquête à l’Assemblée nationale. Ses travaux doivent encore être validés par un vote en commission des Finances ce mercredi matin. Une formalité (sauf surprise) compte tenu du rapport de force présent. L’automne sera décidément chaud en Macronie.

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