l’Assemblée supprime la possibilité d’inclure l’aide à mourir dans les directives anticipées
Cette disposition a été ajoutée en commission contre l’avis du gouvernement. C’est dans la partie du texte relative aux soins palliatifs, et non à l’aide à mourir, qui a été critiquée par les élus.
Les députés ont voté vendredi pour supprimer la possibilité d’inclure une demande d’aide à mourir dans les directives anticipées, une disposition qui avait été ajoutée en commission contre l’avis du gouvernement. L’amendement de suppression, présenté par le gouvernement, a été adopté par 49 voix contre 13. Il est l’un des points de tension des débats sur le projet de loi sur la fin de vie, actuellement examiné au Palais Bourbon.
La ministre de la Santé Christine Vautrin a défendu avec ardeur une « clé du texte » : la capacité du patient à exprimer sa volonté de manière libre et éclairée, jusqu’au moment du geste mortel. Toutefois, le recours aux directives anticipées suppose que le patient ne soit plus en mesure de réaffirmer sa volonté à ce moment-là. « Une ligne rouge majeure serait franchie »a déclaré le député Patrick Hetzel (LR).
D’ailleurs, cette disposition se retrouvait dans la partie du texte relative aux soins palliatifs, et non à l’aide à mourir. Certains élus ont donc voté la suppression pour préserver « l’étanchéité » entre soins palliatifs et aide à mourir, et non contre le contenu.
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Certains députés souhaitent donc rouvrir ce débat la semaine prochaine, lors de la discussion de l’article 6 qui précise les conditions nécessaires à l’accès à l’aide à mourir. « On est cohérents, on ne mélange pas les deux titres »a expliqué le député LFI René Pilato, « nous aurons des amendements qui parleront de directives anticipées, mais dans le cadre du titre deux ».
Les élus favorables à la possibilité d’inclure l’aide à mourir dans les directives anticipées mettent l’accent sur la liberté du patient. « Les directives anticipées appartiennent à la personne »a déclaré la députée Monique Iborra (Renaissance), « elle peut écrire ce qu’elle veut« .
Lors des débats, les députés ont souvent indiqué qu’ils partageaient des positions « personnel », différents au sein d’un même groupe. Aucun groupe n’a donné d’instructions de vote sur ce texte.