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l’Assemblée nationale supprime la possibilité d’inclure l’aide à mourir dans les directives anticipées

Cette disposition a été ajoutée en commission contre l’avis du gouvernement.

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L'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 31 mai 2024 à Paris.  (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Les députés ont voté, vendredi 31 mai, pour supprimer la possibilité d’inclure une demande d’aide à mourir dans les directives anticipées. Cette disposition a été ajoutée en commission contre l’avis du gouvernement. L’amendement de suppression a été adopté par 49 voix contre 13. C’est l’un des points de tension des débats sur le projet de loi sur la fin de vie, actuellement examiné au Palais Bourbon.

La ministre de la Santé Christine Vautrin a défendu avec ardeur une « clé de texte » : la capacité du patient à exprimer sa volonté de manière libre et informée, jusqu’au moment de l’acte mortel. Toutefois, le recours aux directives anticipées suppose que le patient ne soit plus en mesure de réaffirmer sa volonté à ce moment-là. « Une ligne rouge majeure serait franchie »a déclaré le député Les Républicains Patrick Hetzel.

Cette disposition se retrouve dans la partie du texte relative aux soins palliatifs, et non à l’aide à mourir. Certains élus ont donc voté la suppression pour préserver le« scellage » entre soins palliatifs et aide à mourir, et non en opposition au contenu.

Certains députés souhaitent donc rouvrir ce débat la semaine prochaine, lors de la discussion de l’article 6 qui précise les conditions nécessaires à l’accès à l’aide à mourir. « On est cohérents, on ne mélange pas les deux titres »a expliqué le député LFI René Pilato. « Nous aurons des amendements qui parleront de directives anticipées, mais dans le cadre du titre deux. »

Les élus favorables à la possibilité d’inclure l’aide à mourir dans les directives anticipées mettent l’accent sur la liberté du patient. « Les directives anticipées appartiennent à la personne », a jugé la députée de la Renaissance Monique Iborra, affirmant que« elle peut écrire ce qu’elle veut. » Lors des débats, les députés ont souvent expliqué qu’ils partageaient des positions « personnel », différents au sein d’un même groupe. Aucun groupe n’a donné d’instructions de vote sur ce texte.

Cammile Bussière

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