l’Assemblée nationale étend et pérennise la surtaxe sur les hauts revenus
Les députés ont approuvé mardi soir la nouvelle contribution fiscale des ménages aisés proposée par le gouvernement dans son projet de budget 2025, mais avec une assiette plus large par rapport à la proposition de l’exécutif, et sans limite de temps.
Le texte ainsi amendé a été adopté avec majoritairement les voix de la gauche et du RN, la coalition gouvernementale à l’Assemblée étant partagée entre voix pour, contre et abstentions. Cette disposition, qui devrait rapporter 2 milliards d’euros en 2025, revient à instaurer un taux d’imposition minimum de 20 % pour les ménages déclarant plus de 250 000 € de revenus annuels pour une personne seule, et 500 000 € pour une personne seule. couple.
Le gouvernement voulait l’établir de manière « exceptionnel » pour trois ans, mais l’Assemblée nationale a adopté des amendements déposés par la gauche et par le MoDem, membre de la coalition gouvernementale, pour supprimer ce délai. Sur ce point, le RN s’est abstenu.
« Vous demandez à chacun de faire des efforts (…) de manière durable. Et les seuls à qui on dit « ne vous inquiétez pas, c’est exceptionnel ! sont ceux qui ont plus qu’assez pour vivre. a déclaré le président de la commission des Finances, l’insoumis Éric Coquerel au gouvernement. « Victoire ! », se réjouissait peu après minuit sur le réseau social X la patronne des députés LFI Mathilde Panot.
«Idéologie de vengeance fiscale permanente»
Pour le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, « en ne sachant pas prendre dans la durée des mesures exceptionnelles qui nous permettront de redresser nos comptes », nous risquons« envoyer des signaux complètement contradictoires ». Les contribuables doivent « sache (…) qu’il y aura une fin » à de telles mesures, d’avoir « visibilité », il a plaidé.
Si 62 500 ménages entraient théoriquement dans le champ d’application de la nouvelle mesure, une étude préliminaire publiée sur le site du ministère du Budget estime que 24 300 ménages seraient effectivement assujettis.
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Peu convaincu par la rédaction du gouvernement, le rapporteur général du budget, le centriste Charles de Courson (Liot) a fait adopter un amendement visant à limiter la possibilité pour les contribuables très aisés de recourir à des avantages fiscaux ou à des crédits d’impôt pour réduire la facture.
Pour le macroniste Mathieu Lefèvre, « Le texte du gouvernement semblait équilibré, il était déséquilibré par une forme d’idéologie de vengeance fiscale permanente ». » J’espère « , il a ajouté, « que le gouvernement ne retiendra pas cette idée de durabilité » dans la version finale du texte, qu’il aura probablement adopté via l’article 49.3 de la Constitution.
« Je pense que M. Barnier a déjà prévu de déclencher le 49.3, et qu’il se moque du monde », a commenté de son côté Jean-Philippe Tanguy (RN), regrettant que le gouvernement « ne négociez rien » Et « n’a soutenu aucun amendement de quelque part que ce soit dans l’opposition. »