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L’Assemblée générale de l’ONU se prononce en faveur de l’adhésion palestinienne – Libération

La guerre entre le Hamas et Israëlcas

La résolution votée ce vendredi à New York par 143 pays accorde de nouveaux « droits et privilèges » à l’État de Palestine et demande au Conseil de sécurité de « réexaminer la question favorablement ». Le mois dernier, Washington a opposé son veto à l’adhésion à part entière.

C’est avant tout un vote symbolique. L’Assemblée générale des Nations Unies a largement voté en faveur d’une résolution vendredi 10 mai, décidant « d’adopter, à titre exceptionnel, (…) des droits et privilèges supplémentaires liés à la participation de l’État de Palestine » au travail de l’ONU. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une reconnaissance de la Palestine comme État membre, puisque celle-ci doit d’abord être approuvée par le Conseil de sécurité. Cependant, les États-Unis disposent d’un droit de veto, qu’ils ont utilisé le 18 avril pour empêcher l’adhésion palestinienne à part entière (la Palestine bénéficie actuellement du statut d’« État observateur non membre »). La résolution de vendredi, présentée par les Émirats arabes unis, demande également au Conseil de sécurité « reconsidérer la question favorablement ».

Il a reçu le vote favorable de 143 États, dont la France. Neuf pays ont voté contre, dont Israël et les États-Unis, et 25 se sont abstenus. Une majorité des deux tiers était requise pour l’adoption de la résolution. « Je suis monté sur cette tribune des centaines de fois, souvent dans des circonstances tragiques, mais jamais comparables à ce que vit mon peuple aujourd’hui. a déclaré l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, la voix tendue par l’émotion. Je suis monté sur cette tribune des centaines de fois, mais jamais pour un vote plus important qu’aujourd’hui, historique”.

Propositions et amendements soumis directement par l’État de Palestine

Même si ces « droits et privilèges supplémentaires » pour les Palestiniens – qui leur permettront de soumettre directement des propositions et des amendements sans passer par un pays tiers, ou de siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique, sans prendre part aux votes – sont largement symboliquement, Israël, dont le gouvernement rejette la solution à deux États, a fustigé la résolution. « Cela me rend malade, » a lancé depuis la tribune l’ambassadeur israélien Gilad Erdan, accusant l’Assemblée de « donner des droits d’État à une entité déjà partiellement contrôlée par des terroristes » et de « promouvoir la création d’un État palestinien terroriste dirigé par le Hitler de notre temps », brandissant un portrait du chef du Hamas Yahya Sinwar. « Vous déchirez la Charte (de l’ONU), honte à vous ! s’est-il indigné, mettant ses mots en mots en passant au broyeur le texte de la Charte pour terminer son discours.

L’ambassadeur américain Nate Evans a prévenu qu’en cas de nouveau vote au Conseil de sécurité, il s’attendrait à ce que « à un résultat similaire à avril » – soit un nouveau veto, les Etats-Unis s’opposant à toute reconnaissance en dehors d’un accord bilatéral entre les Palestiniens et leur allié israélien. Interrogé par l’Agence France Presse, Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, craint un blocage permanent : « Nous pourrions nous retrouver dans une sorte de boucle diplomatique désastreuse, avec l’Assemblée générale appelant à plusieurs reprises le Conseil à accepter l’adhésion palestinienne et les États-Unis y opposant leur veto. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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