l’assaillant, d’origine afghane, avait commis une première agression plus tôt dans la journée
Au lendemain de l’attaque sanglante au couteau, survenue sur les quais de Bordeaux, qui a fait un mort et un blessé grave, le parquet de Bordeaux a apporté des précisions. L’agresseur, d’origine afghane, a été abattu par un policier. Selon les témoignages recueillis, une première attaque aurait eu lieu quelques instants plus tôt.
La procureure de Bordeaux Frédérique Porterie a tenu une conférence de presse ce jeudi 11 avril. A ses côtés, Emmanuel Morin, commissaire général de police et directeur départemental de la sécurité publique.
Frédérique Porterie a donné plus de détails sur l’attaque sanglante qui a endeuillé Bordeaux mercredi 11 avril : un mort et un grièvement blessé, après une attaque au couteau en bord de Garonne.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Bordeaux : la première concerne l’agresseur visé pour meurtre, tentative de meurtre et violences avec arme ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours sur un policier. La seconde, pour homicide volontaire, concerne le policier ayant fait usage de son arme sur l’agresseur.
Le déroulement de l’attaque mortelle
Les événements se sont déroulés entre 19 h 30 et 19 h 50 le mercredi 11 avril. Deux individus de « Type nord-africain », étaient sur les pelouses près du bassin réfléchissant et buvaient de la bière. Selon des témoignages, un homme les aurait insultés « vers 19h30, pour des raisons a priori liées à leur consommation d’alcool ».
Selon le témoignage du survivant de l’attaque, un homme portant un kami et un keffieh couvrant son visage s’est approché de son ami, l’accusant de boire de l’alcool, alors même que c’était l’Aïd. Les deux amis ripostent : « ce n’est pas ton affaire » et recevoir des coups. « Les deux hommes se sont alors relevés et ont lancé des canettes de bière en direction de leur agresseur », précise Frédérique Porterie.
Ce dernier est alors revenu et a sorti un cran d’arrêt et les a poignardés à son tour.
Frédérique PorterieProcureur de la République de Bordeaux
Les circonstances de la mort de l’agresseur
L’auteur de l’attaque s’est alors éloigné en direction du Pont de Pierre, à quelques centaines de mètres du lieu de l’attaque. Un témoin de l’incident a contacté la police.
Une équipe de trois policiers présents sur place est intervenue très rapidement. « pendant que l’accusé marchait sous le pont de pierre», poursuit le procureur. « L’équipe a demandé à plusieurs reprises au suspect de lâcher son arme. Le suspect a changé de direction et s’est dirigé vers eux avec l’arme à la main.
L’un des policiers a alors utilisé son arme, un fusil d’assaut HK G36, et neutralisé l’agresseur.
Frédérique PorterieProcureur de district
Ce dernier, touché par trois balles à la poitrine, s’est effondré. Malgré un massage cardiaque prodigué par un équipage venu en renfort, et l’intervention du SMUR, il est déclaré mort à 20h10.
Une enquête de l’IGPN est en cours pour déterminer les conditions dans lesquelles le policier a fait usage de son arme. Selon le procureur, les témoignages sont tous concordants, et «L« L’usage de l’arme semble proportionné aux circonstances. »
Qui sont les victimes ?
La première victime, décédée à coups de couteau, s’appelait Bouach Daoud et était âgé de 37 ans. L’autopsie a révélé qu’il était décédé des suites de neuf coups de couteau, dont quatre ont pénétré la paroi thoracique. Parmi ces quatre, deux coups ont été portés au cœur de la victime.
La deuxième victime, Kharrat Salem, était âgée de 26 ans. Souffrant de trois coups de couteau, dont deux perforants, il a été opéré en urgence au CHU Pellegrin.
Les deux hommes étaient originaires du même village d’Algérie, Kaous, dans la wilaya du gouvernorat de Jijel. L’un était sans abri, l’autre hébergé par l’association France Terre d’Asile.
Un agresseur d’origine afghane
Alors qu’il prenait la fuite et après avoir menacé les policiers, l’agresseur a reçu trois balles dans la poitrine avant de succomber à ses blessures. Il n’avait pas de papiers d’identité sur lui et n’avait pas de téléphone. Il n’était pas non plus connu du Faed, le Fichier Automatisé d’Empreintes Digitales. Or, ce jeudi après-midi, ses données ont émergé de la base de données biométrique européenne des demandeurs d’asile Eurodac. « L’auteur est en cours d’identification, il est d’origine afghane et âgé de 25 ans. », ajoute Frédérique Porterie.
Un précédent le même jour ?
Le parquet antiterroriste n’a pas été contacté. Cependant, un témoignage a retenu l’attention des enquêteurs. Plus tôt dans la journée, une première altercation aurait eu lieu, avec le même agresseur, qui accusait les gens de boire du rosé en ce jour de l’Aïd.. « Un coup de poing et un coup de coude ont suivi, avant que l’attaquant ne sorte un couteau. Il serait finalement parti et aurait continué sa route vers le Miroir d’eau. a ajouté le procureur. « Des entretiens avec des témoins sont en cours pour corroborer cet épisode.a-t-elle précisé.