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L’Asie étouffe : 3 questions sur la « canicule la plus extrême de l’histoire climatique »

Plusieurs régions d’Asie étouffent depuis plusieurs semaines sous des températures extrêmes.
Le Bangladesh a même connu son mois d’avril le plus chaud jamais mesuré, avec des températures comprises entre 35 et 41°C.
Des vagues de chaleur qui deviennent plus intenses, plus longues et plus fréquentes en raison du changement climatique.

Des pointes supérieures à 48°C. De nombreux pays asiatiques sont frappés par une vague de chaleur extrême depuis la mi-avril. Selon le climatologue et historien Maximiliano Herrera, il s’agit même de « l’événement climatique le plus extrême de l’histoire climatique mondiale » avec une certaine « des centaines de records battus dans toute l’Asie ». Des températures inédites sont mesurées principalement en Asie du Sud et du Sud-Est, ce qui entraîne d’importantes restrictions. TF1info fait le point sur cette canicule sans précédent, alimentée par le changement climatique dû aux activités humaines.

Quelles régions sont concernées ?

La chaleur frappe particulièrement les Philippines, la Birmanie, le Bangladesh, le Népal, le Cambodge, le Vietnam, l’Inde et la Thaïlande, qui sont tous en alerte aux températures supérieures à 40°C depuis des semaines. Selon les autorités thaïlandaises, dans le pays, 30 personnes sont mortes depuis le début de l’année à cause de ces températures trop élevées. Même le nord du Japon est touché, avec le mercure dépassant les 25°C ces derniers jours à Sapporo, du jamais vu à cette période de l’année.

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Le Bangladesh, pour sa part, a connu son mois d’avril le plus chaud jamais mesuré depuis le début des mesures en 1948. Les écoles à travers le pays sont fermées, tandis que le mercure ne devrait pas baisser avant jeudi. Selon le Département météorologique de Dhaka, la température quotidienne enregistrée en avril entre 1981 et 2010 était de 33,2°C, tandis que cette année, les stations météorologiques du territoire ont enregistré des températures supérieures de 2°C. à 8 degrés. Selon le ministère de la Santé, au moins 11 décès liés à cette chaleur extrême ont été enregistrés ces 10 derniers jours.

Dimanche, la Birmanie a battu son record de chaleur sur une journée d’avril, avec 48,2°C enregistrés dans la ville de Chauk, au centre du pays. Le mercure a atteint dimanche 44°C à Mandalay (centre), la deuxième ville du pays, et 40°C dans la capitale économique, Yangon, selon les données officielles, soit des températures supérieures, en moyenne, de 3 à 4 degrés aux normales saisonnières. . Même le Népal, bien que perché en altitude dans la chaîne himalayenne, a mis ses hôpitaux en alerte avec des pointes à 43°C enregistrées.

Pourquoi il fait si chaud en avril ?

En général, en Asie du Sud et du Sud-Est, avril est considéré comme l’un des mois les plus chauds, car il précède la mousson ou la saison des pluies. Mais cette année, les températures sont bien au-dessus des normales. Selon les experts, ces records sont dus au changement climatique provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre qui entraîne des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus longues à travers le monde. L’Asie est particulièrement concernée, puisque le continent se réchauffe plus vite que la moyenne, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

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De plus, le phénomène climatique El Niño en cours amplifie la hausse des températures cette année. « L’absence de nuages ​​lors d’El Niño signifie que les températures seront probablement plus élevées en moyenne », explique à l’AFP Milton Speer, météorologue et chercheur à l’Université de technologie de Sydney. À la surface de la mer, les températures sont actuellement supérieures de plusieurs degrés à la normale, « ce qui contribue à les maintenir au-dessus de la moyenne à l’intérieur des terres pendant la nuit » et donc de les voir « monter d’une base plus élevée » pendant la journée, assure-t-il.

Les scientifiques pointent d’autres causes à ces températures records : sur un continent où l’urbanisation est particulièrement développée, la déforestation qui réduit l’ombrage et augmente la surface sèche et l’artificialisation des sols – avec du béton, du verre ou de l’acier qui absorbent la chaleur plutôt que de la refléter – s’accentuent encore. la chaleur dans les villes.

Est-ce que ça va durer ?

Selon les prévisions, les températures pourraient légèrement baisser jeudi au Bangladesh, le pays attendant toujours les habituelles tempêtes d’avril qui contribuent à faire baisser le mercure. Ainsi, alors qu’il tombe en moyenne 130,3 millimètres de pluie en avril dans cet État d’Asie du Sud, cette année il n’est tombé en moyenne qu’un millimètre. Précipitations qui devraient cependant finir par arriver jeudi.

En Thaïlande, les prévisionnistes ont prévenu que les pluies annuelles pourraient n’arriver que fin mai, avec plusieurs semaines de retard. Mais l’arrivée de la mousson ou de la saison des pluies pourrait ne pas avoir l’impact escompté sur la baisse du mercure dans la région. Selon Milton Speer, même lorsque cette période arrivera, la tendance au réchauffement se poursuivra. « Les vagues de chaleur continueront à se produire plus souvent parce que les océans et l’atmosphère se réchauffent progressivement en raison du réchauffement climatique. » prévient-il, ce qui présente des risques pour les cultures et le bétail, ainsi que pour les humains travaillant à l’extérieur.


Annick BERGER

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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