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« L’arrivée de nouveaux sports comme le surf ou le skateboard pourrait renforcer la domination des pays riches »

Le skateur brésilien Luigi Cini, le 7 août 2024 à Paris.

PPierre de Coubertin, le penseur de l’Olympisme, s’est toujours détourné du tableau des médailles, ne voyant que les vanités des peuples et des athlètes. Et si le Comité international olympique (CIO) ne fournit à ce jour que des statistiques, c’est pour éviter que des États ou des athlètes ne s’approprient des victoires imméritées. Mais alors pourquoi, et pour qui, un classement des délégations ? Et lequel, d’ailleurs ? Ne faut-il pas s’intéresser uniquement aux vainqueurs, comme dans l’Antiquité grecque ? Ou, à l’inverse, inclure les places au pied du podium ? Y a-t-il d’autres vérités que sportives nichées dans la hiérarchie sportive des nations ?

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A Athènes en 1896 et à Paris en 1900, seules l’argent et le bronze furent attribués au vainqueur et au perdant, conformément à la tradition du défi lancé au champion de l’édition précédente par son meilleur « challenger ». Ces médailles n’avaient qu’une valeur record dans le sens d’enregistrer des résultats. sportifsle « must » était de remettre son prix en jeu l’année suivante. Est-ce vraiment un hasard si la médaille suprême est apparue à Saint-Louis en 1904, au pays des chercheurs d’or et hommes autodidactes ?

Aux Jeux d’Athènes en 1896, la presse américaine avait proclamé que les triomphes de ses athlètes démontraient la supériorité de son modèle économique, social et politique. Et à Londres en 1908, elle en appela au jugement divin du sport pour départager les deux impérialismes, américain et britannique. L’escalade de la violence qui s’ensuivit conduisit l’évêque de Pennsylvanie, Mgr Ethelbert Talbot, pour rappeler que « L’essentiel c’est de participer »Pour la première fois, les hymnes nationaux ont été joués et les maillots des équipes nationales ont été déployés. Les stades sont devenus des baromètres du patriotisme authentique et du nationalisme agressif.

De même que les personnes sélectionnées avant 1914 pouvaient bénéficier de souscriptions publiques pour compenser les frais engagés et le manque à gagner, les régimes fasciste et nazi ont innové en pratiquant des politiques publiques d’aide à la performance. Les démocraties y ont pensé à leur tour lorsque l’équipe du IIIet Reich surclassa nettement l’équipe américaine à Berlin en 1936. Une telle rétrogradation, une première depuis 1912, ne se répétera que vingt ans plus tard en Australie, à Melbourne, contre l’Union soviétique.

Trente pays toujours sans médaille

La guerre froide dans le sport fut aussi une bataille de chiffres. Alors que la presse européenne se focalisait sur les médailles d’or et les américaines sur le nombre total de médailles, les Soviétiques exigeaient, lors de leur première participation à Helsinki en 1952, que les six premiers qualifiés de chaque épreuve soient comptabilisés. Mais, montée sur la plus haute marche du podium – en nombre total de médailles – de 1956 à 1992, à Barcelone (sauf à Tokyo, en 1964, et au Mexique, en 1968), l’URSS n’opposa plus cette vision de la réussite collective à la culture américaine du seul « gagnant ».

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Cammile Bussière

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