L’arrêt maladie dans le viseur de la Cour des comptes, la gauche s’indigne
STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP
L’entrée de la Cour des Comptes (image d’illustration)
ÉCONOMIE – Bouchez le trou. Arrêter « l’insupportable » creusement du déficit de la Sécurité sociale, la Cour des comptes a proposé dans un rapport rendu public ce mercredi 29 mai de restreindre l’indemnisation des arrêts de travail par l’Assurance maladie. Et ça se passe très mal à gauche.
Concrètement, l’institution présidée par Pierre Moscovici recommande d’arrêter l’indemnisation par l’Assurance maladie des arrêts maladie de moins de 8 jours, dont le nombre a augmenté de « 50 % entre 2017 et 2022 ». Cela représenterait une économie de 470 millions d’euros, estime la Cour.
Parmi les autres pistes sont également cités l’augmentation à 7 jours du délai de carence (950 millions d’euros de dépenses en moins), la réduction à deux ans (contre trois aujourd’hui) de la durée maximale d’indemnisation (750 millions d’euros de dépenses en moins), ou encore même « aller plus loin dans la lutte contre la fraude aux arrêts de travail et dans le contrôle des prescriptions des médecins ».
« Mesure extrêmement dangereuse »
Sur X, la gauche s’est indignée. « Suppression du CHSCT. Suppression de 4 critères de difficultés. Zéro reconnaissance du burn-out. Retraite à 64 ans. Si la Cour des comptes voulait vraiment « stopper l’envolée des arrêts maladie », elle demanderait la démission de Macron »a dénoncé le député LFI François Ruffin.
Sa collègue Caroline Fiat estime quant à elle que « cette mesure (serait) extrêmement dangereuse en termes de santé publique » et souligne que « Les comptes de sécurité sociale sont des choix politiques ! « .
Le communiste Ian Brossat ajoute : « Les chômeurs, les pauvres, les malades… L’idée est-elle de cocher toutes les cases d’un bingo trash d’ici la fin de la semaine ? » Le socialiste Alexandre Ouizille ajoute : « Les femmes et les familles monoparentales sont surreprésentées dans les arrêts maladie de moins de 8 jours. Il s’agit donc -encore- d’épargner sur le dos des populations LES PLUS PRÉCAIRES du pays. C’est non. »
17,2 milliards de déficit en 2027
Même son de cloche du côté de l’eurodéputé de gauche Emmanuel Maurel. «Après l’assurance chômage, une nouvelle étape dans l’indigne a été franchie. Ce sont les malades qu’il faut désormais punir. Toujours la même boussole : planifier les droits des salariés »il a écrit sur X.
Dans son rapport, la Cour des comptes met en avant les prévisions actuelles du gouvernement qui «montrer une dégradation continue» Et « incontrôlé » du déficit de la Sécurité sociale. Elle estime que cette dernière pourrait s’élever à 17,2 milliards d’euros en 2027 si la trajectoire actuelle n’est pas modifiée.
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