L’armée ukrainienne poursuit son offensive, le gouvernement russe est impuissant
Nicolas Tonev / Crédits photos : Yan DOBRONOSOV / AFP
Contre toute attente, l’armée ukrainienne poursuit son offensive sur le territoire russe, dans la région de Koursk. Depuis trois semaines, elle prend la Russie à revers et semble troubler le Kremlin. Il faut dire que Kiev s’en est donné les moyens, notamment en utilisant les chars Leopard 2 livrés et les véhicules blindés modernes Marder, tenus discrètement à distance.
6 août 2024, 28 août 2024. Trois semaines et une journée d’avancées surprises de l’armée ukrainienne en Russie dans la région de Koursk. Alors que l’armée russe écrase l’Ukraine à coups de missiles et de drones, cette avancée finit par ressembler à une occupation armée face à une puissance russe hésitante voire démunie dans les choix tactiques pour s’opposer à Kiev sur son propre territoire.
Des équipements avantageux
Et la situation semble vouée à perdurer. Il faut dire que Kiev s’est donné les moyens de porter la guerre sur le sol russe et d’inquiéter le Kremlin. La question était : où sont passés les chars Leopard 2 livrés et les blindés modernes Marder ? Réponse : les Ukrainiens les conservaient discrètement en grand nombre pour cette offensive sur Koursk.
L’avantage de ces véhicules dans les lignes mal protégées se concentre sur leur vitesse d’avance, la capacité de tirer loin, plus loin que les blindés russes. Accompagnés de missiles américains Himars qui détruisent les ponts, les soldats ukrainiens repoussent l’armée russe qui perd des soldats, faits prisonniers par centaines.
Vladimir Poutine visiblement troublé
Face à cette guerre amenée en Russie, le Kremlin semble paralysé. Il y a quatre jours, devant les caméras et un responsable régional de Koursk, Vladimir Poutine a affiché son désarroi : « C’est ce que je voulais demander… Les contacts avec les structures de force, l’armée, la garde nationale, le ministère de l’Intérieur, la sécurité civile sont-ils permanents via internet ? » s’est-il interrogé, visiblement déstabilisé.
Une évidence… Vladimir Poutine promet alors un entretien téléphonique. Le dilemme auquel est confronté le Kremlin est immense. La solution existe pour chasser les Ukrainiens : des bombardements massifs par l’artillerie et l’aviation. Mais cela détruirait son propre territoire, risquerait de tuer ses propres habitants et contredirait trois années de propagande : mener une guerre et non une opération spéciale.