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L’armée israélienne largue des tracts sur Gaza appelant tous les habitants à quitter la bande de Gaza

Une fille palestinienne près de l'école détruite par une frappe israélienne près de Khan Younis dans la bande de Gaza, le 10 juillet 2024.

L’offensive israélienne à Gaza ne faiblit pas. Appuyées par l’artillerie et l’aviation, les troupes israéliennes poursuivent sans relâche, mercredi 10 juillet, une offensive d’envergure dans l’enclave. Pour la quatrième fois en autant de jours, une frappe israélienne a touché mardi soir une école abritant des déplacés à Abassan, près de Khan Younis, dans le sud du territoire palestinien, tuant 29 personnes, dont des enfants, selon une source médicale et le Hamas. L’armée israélienne a indiqué qu’elle visait « les terroristes » dans ces raids.

A l’hôpital Nasser, où ont été transférées les victimes de la frappe d’Abassan, de nombreux blessés, dont des enfants, des jeunes et des personnes âgées, ont été transportés par leurs proches, à pied, dans des camionnettes ou des ambulances, selon des images de l’Agence France-Presse (AFP). « Les attaques répétées de l’armée israélienne contre les écoles doivent cesser »a réagi le ministère allemand des Affaires étrangères.

Des sources médicales ont fait état de six décès mercredi matin dans la bande de Gaza. A l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah (centre), « Quatre martyrs et un blessé grave » Les blessés sont arrivés après une frappe sur une maison près de Nusseirat, ont précisé les mêmes sources. Plus au sud, deux morts et six blessés ont été transférés à l’hôpital Nasser de Khan Younis, selon une source médicale. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses ambulances n’avaient pas pu atteindre les victimes à Gaza en raison de l’intensité des bombardements.

Au moins 52 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures. L’offensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent 38.295 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Côté israélien, 1.195 personnes ont perdu la vie, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées à l’époque, 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 42 sont décédées. Selon l’armée israélienne, 681 soldats israéliens ont également été tués depuis le début de l’offensive, le 7 octobre 2023.

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• Israël largue des tracts sur la ville de Gaza

Après avoir affirmé en janvier avoir démantelé le commandement du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, l’armée israélienne a repris ces derniers jours ses opérations terrestres dans la région. Elle a largué des tracts appelant à  » tout le monde «  dans la ville de Gaza assiégée pour se déplacer vers le sud, affirmant qu’elle poursuivra sa « opérations antiterroristes » dans cette ville ainsi qu’à Rafah (Sud).

« À tous ceux qui sont présents dans la ville de Gaza, les couloirs de sécurité vous permettent de voyager rapidement et sans inspection de la ville de Gaza vers les abris de Deir Al-Balah et Al-Zawayda »explique ce dépliant. « La ville de Gaza reste une zone de combat dangereuse »prévient le texte.

L’armée israélienne a lancé sa nouvelle offensive dans la ville de Gaza le 27 juin, appelant les habitants du quartier oriental de Shajaya à partir, et a étendu plus tôt cette semaine ses appels à plusieurs quartiers du centre-ville comme Rimal, incitant des dizaines de milliers de personnes à fuir, selon l’ONU.

• Des conditions de vie « désastreuses », selon l’ONU

Mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré : « consterné » par les nouveaux appels israéliens qui encouragent « fuir vers des zones où les opérations militaires de l’armée sont en cours et où des civils continuent d’être tués et blessés ».

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Selon Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), « Il n’y a absolument aucun endroit sûr » dans le territoire palestinien, où l’eau et la nourriture manquent, où plus de 80 % de la population a été déplacée et où les gens vivent dans des conditions désastreuses « catastrophique »selon l’ONU.

« Nous avons environ 350 000 personnes sur les routes. Et depuis le début de la guerre, presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés une, deux, trois, quatre ou cinq fois, ce qui montre qu’il n’y a absolument aucun endroit sûr. » sur le territoire, a déclaré M. Lazzarini à Amman.

• Des négociations prévues à Doha

Après des mois de négociations infructueuses sur un cessez-le-feu, les chefs de la CIA et des services de renseignements israéliens sont attendus mercredi à Doha, au Qatar, a indiqué une source proche du dossier. Israël et le Hamas continuent de faire état de divergences après que le mouvement palestinien a déclaré, selon un responsable, qu’il n’exigeait plus un cessez-le-feu permanent avant toute négociation sur la libération des otages.

Le Hamas doit participer aux prochaines négociations, a déclaré un haut responsable du groupe. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que « Tout accord devrait permettre à Israël de se battre jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints »et en particulier la destruction du Hamas.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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