l’armée israélienne frappe au coeur de Beyrouth
C’est une première depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an : l’armée israélienne a mené lundi 30 septembre une frappe à l’intérieur de Beyrouth. Si ces derniers jours l’armée israélienne a bombardé à plusieurs reprises la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du mouvement islamiste, il n’a jamais visé le cœur de la ville depuis le début du front ouvert par le Hezbollah le 8. Octobre, au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël.
Selon une source sécuritaire libanaise, « Au moins quatre personnes ont été tuées dans une frappe de drone israélien visant un appartement appartenant à la Jamaa Islamiya à Beyrouth intra-muros ». Ce groupe islamiste sunnite libanais soutient le Hezbollah dans ses opérations dans le nord d’Israël « en soutien » au Hamas.
Le Front populaire de libération de la Palestine, organisation palestinienne laïque de gauche qualifiée de terroriste par Israël et l’Union européenne, a annoncé la mort de trois de ses membres dans cette frappe. Des vidéos relayées par les chaînes de télévision locales montrent le sol partiellement rasé du bâtiment visé.
Nouvelles grèves dans la plaine de la Bekaa
Ce raid intervient alors que l’armée israélienne maintient sa pression militaire contre le Hezbollah pour le septième jour consécutif, menant de violentes frappes contre ses fiefs à travers le Liban, deux jours après avoir tué son chef Hassan Nasrallah.
Israël a déclaré avoir attaqué dimanche « des dizaines de cibles terroristes » du mouvement chiite au Liban, notamment des sites de lancement de roquettes et des installations militaires. Dimanche soir, l’armée israélienne a affirmé avoir mené environ 120 frappes supplémentaires « à grande échelle » dans le pays.
Les raids israéliens ont fait au moins 105 morts dimanche, selon le ministère libanais de la Santé.
Après un an d’échanges de tirs transfrontaliers avec le Hezbollah et les formations alliées, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements à partir du 23 septembre pour permettre le retour vers le nord d’Israël de ses habitants déplacés par les attaques. .
« Aucun endroit n’est trop loin » pour Israël
Sur un autre front, Israël a mené des raids contre des cibles rebelles houthis au Yémen, tuant quatre personnes, au lendemain d’un tir revendiqué par ces insurgés pro-iraniens vers l’aéroport de Tel-Aviv. Ces frappes ont visé des ports et des centrales électriques de la région de Hodeida (ouest), principal point d’entrée des marchandises et de l’aide humanitaire pour les zones sous contrôle des rebelles yéménites, a rapporté la chaîne Al-TV. Massirah, faisant rapport aux insurgés. « Aucun endroit n’est trop loin » pour Israël, a prévenu le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
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Cette situation fait craindre une conflagration régionale. Guerre totale au Moyen-Orient « à éviter »a exhorté le président américain Joe Biden après avoir qualifié la mort de Nasrallah de « mesure de justice ».
L’Arabie saoudite, acteur majeur de la région et influent au Liban, a de son côté appelé lundi au respect de « souveraineté et intégrité territoriale » de ce pays, exprimant son « grande inquiétude » face à l’intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël, en pleine offensive par ailleurs contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Lors de son opération baptisée « Ordre Nouvel », l’armée israélienne affirme avoir tué Hassan Nasrallah « plus d’une vingtaine d’autres terroristes de différents rangs, présents dans le quartier général clandestin (du Hezbollah), situé sous des bâtiments civils et qui a dirigé des opérations terroristes contre Israël ». L’État juif a affirmé que le « la plupart » De hauts dirigeants du Hezbollah sont morts ces derniers mois lors d’opérations menées par ses forces. La disparition de Hassan Nasrallah, considéré comme l’homme le plus puissant du Liban, constitue une victoire majeure pour Israël contre l’Iran et ses alliés.
Un deuxième Français mort au Liban
Malgré les coups incessants d’Israël, le Hezbollah a annoncé dimanche avoir tiré des roquettes contre le nord d’Israël. Environ huit projectiles sont tombés dans des friches près de Tibériade, selon l’armée.
« La ligne » par Nasrallah « continuera et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Jérusalem »» a déclaré l’Iran, l’ennemi juré d’Israël, qui finance et arme le Hezbollah. Le cousin de Hassan Nasrallah, Hachem Safieddine, figure marquante du parti, semble être un successeur potentiel.
Premier haut diplomate occidental à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot est arrivé dimanche soir à Beyrouth. Il a remis une aide sanitaire d’urgence au ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, qui « remercié » pour ça « don de onze tonnes et demie ».
Son arrivée coïncide avec l’annonce du décès d’un deuxième Français dans des circonstances non encore précisées. Une Française de 87 ans est décédée le 23 septembre des suites d’un « forte explosion » dans un village du sud du pays.
Selon le Premier ministre libanais Najib Mikati, près d’un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les bombardements israéliens, soit le plus grand mouvement de population de l’histoire du pays, selon lui. Le Programme alimentaire mondial a annoncé une opération d’urgence pour fournir une aide alimentaire à un million de personnes.