Dans les années 1980, New Delhi conclut un accord avec Moscou pour permettre à AVANI (Armoured Vehicles Nigam Limited) de produire sous licence, via la Heavy Vehicles Factory (HVF), le char T-72 que l’armée indienne souhaite acquérir. Depuis, cette dernière en a fait l’épine dorsale de ses forces blindées, avec environ 2 400 exemplaires.
Par la suite, suivant la même démarche, l’Inde a acquis 1 657 chars T-90S de conception russe. En 2019, une commande de 464 unités supplémentaires a été autorisée par le gouvernement indien, pour une valeur de 2,8 milliards de dollars. Dans le même temps, l’Organisation indienne de recherche et développement pour la défense (DRDO) a poursuivi le programme de chars Arjun. En novembre 2021, 118 unités, modernisées au standard Mk. 1A, ont été commandées, en plus des 124 véhicules de ce type déjà en service.
Cela étant dit, l’Inde compte moderniser ses forces blindées dans les années à venir. Et ce grâce au programme FRCV (Future Ready Combat Vehicle), qui vise à développer un char de combat de nouvelle génération. Les premiers prototypes devraient être prêts d’ici trois ou quatre ans, avec pour objectif de lancer la production en 2030. L’enjeu est de taille puisque l’armée indienne pourrait en acquérir jusqu’à 1 700 exemplaires.
Outre le FRCV, elle mise également sur le char léger Zorawar, spécialement conçu pour être déployé le long de la frontière avec la Chine, dans l’Himalaya.
Par ailleurs, les T-72 n’ont plus leur place dans les plans de l’armée indienne, d’autant que ce modèle de char a montré quelques défauts lors de la guerre en Ukraine, notamment au niveau de son chargeur automatique de type carrousel, installé dans le puits de sa tourelle. Aussi, selon les informations d’India Defense News, New Delhi envisagerait d’en proposer – au moins certains – sur le marché de l’occasion.
« La demande reste forte. Des pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Extrême-Orient ont manifesté leur intérêt pour ces chars, même si l’Inde se prépare à les retirer du service », écrit le magazine indien.
Cela étant dit, les T-72 dont l’armée indienne ne veut plus seront remis à neuf, voire modernisés, avant d’être proposés à la vente. « Une collaboration technique entre experts indiens et russes est en cours pour assurer le succès » de ce projet. Bref, la Russie n’y est pas opposée… Et elle pourrait en profiter pour remplacer certains des chars qu’elle a perdus en Ukraine.
« Cette décision pourrait ouvrir la voie à l’exportation d’autres équipements militaires excédentaires, tels que les véhicules de combat d’infanterie BMP-2 de fabrication russe, qui doivent également être modernisés », a déclaré India Defense News.
Photo : Vivek Patankarderivative / Marcus Qwertyus – CC BY 2.0