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L’armée et Netanyahu en profond désaccord sur la guerre à Gaza

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, le 7 mai 2024, le long de la frontière avec la bande de Gaza, près de Rafah (photo transmise par l'armée).

À qui Israël peut-il abandonner les ruines de Gaza, une fois que l’essentiel des opérations militaires aura été achevé ? Pour l’armée, l’affaire est entendue depuis janvier. Depuis plus de quatre mois, l’état-major israélien implore, à huis clos, le gouvernement d’achever les efforts de ses troupes. Ces généraux réclament le rétablissement d’un gouvernement civil palestinien dans l’enclave, ce qui les déchargerait en partie de la responsabilité d’assurer la survie de deux millions de personnes déplacées. Une perte totale. Mercredi 15 mai, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a fini par exprimer publiquement cette impatience.

Le général Gallant met au pied du mur son premier ministre et le chef de son parti, le Likoud. Il affirme qu’en refusant de tirer une issue politique à cette guerre, Benjamin Netanyahu impose à son pays un choix impossible : accepter que le Hamas reconstitue son pouvoir dans ce qui reste de la bande de Gaza ou y rétablir un régime militaire israélien. . Comme celui qui a administré l’enclave entre sa conquête, en 1967, et la création de l’Autorité palestinienne (AP), en 1994, à la suite des accords d’Oslo.

« Le « lendemain du Hamas » ne sera atteint que si les entités palestiniennes prennent le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, établissant un gouvernement alternatif au pouvoir du Hamas. C’est avant tout un intérêt de l’État d’Israël. »» avance le général Gallant, sans aller jusqu’à citer la seule alternative possible : l’AP du président Mahmoud Abbas et son parti, le Fatah, qu’aucun élu israélien n’ose plus citer comme partenaire.

« Le régime militaire à Gaza deviendrait le principal effort sécuritaire et militaire de l’État d’Israël dans les années à venir, au détriment d’autres régions. Le prix à payer serait une effusion de sang et des pertes humaines, ainsi qu’un lourd tribut économique. », prévient le ministre.

Lente conquête de Rafah

M. Gallant déplore que le premier ministre ait reporté tout débat sur cette dimension politique de la guerre depuis octobre 2023, faisant fi des premières recommandations de l’état-major. Depuis une semaine, des officiers supérieurs israéliens transmettent eux-mêmes ce message, sous couvert d’anonymat, aux journalistes israéliens.

Ils font pression sur le Premier ministre au moment où les négociations avec le Hamas pour un cessez-le-feu et la libération des otages sont à nouveau au point mort. Les hauts gradés cherchent à dissiper un mythe, celui d’un « victoire totale », purement militaire, promise par M. Netanyahu depuis février. Ils entendent également empêcher le Premier ministre de profiter de la relance des opérations terrestres dans l’enclave pour reporter encore toute décision.

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Cammile Bussière

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