Le 21 mai, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a signé une lettre d’intention avec son homologue belge, Ludivide Dedonder, en vue d’établir une coopération dans le domaine de la production de munitions de petit calibre. « Ce nouveau volet doit inclure la création d’une chaîne d’assemblage de munitions en France et l’achat de munitions directement auprès de l’industrie belge. Les industriels travaillent à ce stade sur les questions de financement de l’investissement, le projet devant démarrer dans les mois à venir », précisait-on alors.
Ce projet fait suite au partenariat stratégique CaMO (Motorized Capability), établi entre l’Armée et la composante terrestre de la Défense belge dans le cadre du programme SCORPION (Synergie de contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation).
L’objectif du CaMo est d’accroître l’interopérabilité entre les forces françaises et belges grâce à l’acquisition d’équipements similaires, en l’occurrence des véhicules blindés multi-rôles Griffon (VBMR), des véhicules blindés de reconnaissance et de combat (EBRC), des Jaguar, des camions équipés d’un système d’artillerie ( CAESAr) et mortiers embarqués pour le support de contact (MEPAC). Ce partenariat a une dimension industrielle, puisque des entreprises belges y sont associées.
Ce qui a été fait avec le CaMo pourrait donc être reproduit pour les munitions de petit calibre… mais aussi pour les armes légères. Alors que 2 600 fusils de précision SCAR-H PR (Precision Rifle) ont été acquis par la Direction générale de l’armement (DGA) auprès de l’armurier belge FN Herstal, l’Armée envisage de remplacer l’ensemble de ses mini-mitrailleuses FN MINIMI par FN Evolys, via une commande conjointe avec son homologue belge.
« La France et la Belgique discutent d’une énorme commande de mitrailleuses auprès de l’industriel FN Herstal. Ce programme s’inscrit dans un vaste rapprochement industriel et militaire entre les deux pays, alors que d’intenses négociations sur la production de munitions se poursuivent », écrit La Lettre du 31 mai.
Et d’ajouter : le FN Evolys, « qui est déjà utilisé par les forces spéciales françaises, sera étendu à tous les régiments de l’Armée. Cette arme de dernière génération doit progressivement remplacer l’ancienne Minimi, un modèle également produit par le constructeur belge et qui équipe les armées des deux côtés des Ardennes.
Le montant de l’enveloppe pour cette commande n’est pas connu. Il est en revanche question de notifier un contrat à FN Herstal en 2025, pour que les livraisons puissent débuter en 2026.
Pour rappel, la FN Evolys est une mitrailleuse de calibre 5,56 × 45 mm ou 7,62 × 51 mm, mise sur le marché par la FN Herstal en mai 2021. Moins lourde que la MINIMI (la différence est de 2,5 kg, ndlr), elle combine la puissance de feu d’une mitrailleuse avec les caractéristiques propres à un fusil d’assaut. Il possède un rail supérieur monolithique pouvant accueillir plusieurs optiques en ligne, sans avoir à retirer les viseurs mécaniques.
Le FN Evolys dispose d’un sélecteur de tir ambidextre permettant au chasseur de choisir entre un mode de tir semi-automatique (contre des cibles ponctuelles) et un mode de tir automatique ainsi que d’un amortisseur hydraulique pour réduire l’effort de recul. Il a déjà été adopté par les forces spéciales françaises.
Photo : FN Herstal