Nouvelles locales

L’armée de l’air thaïlandaise confirme son intention d’acquérir des avions de combat JAS-39 Gripen E/F

L’armée de l’air thaïlandaise confirme son intention d’acquérir des avions de combat JAS-39 Gripen E/F

Depuis que le Brésil a confirmé qu’il en commanderait trente-six en décembre 2013, l’avion de combat JAS-39 E/F n’a pas connu le succès à l’exportation espéré par son constructeur, le suédois Saab. Pire encore, quelques mois plus tard, la Suisse a dû abandonner les vingt-deux appareils de ce type qu’elle avait prévu d’acquérir, après l’échec d’une votation sur la création d’un fonds dédié à leur financement.

Cela dit, cette période de « vaches maigres » est probablement sur le point de se terminer. En Europe, après avoir annoncé l’achat de quatre Gripen C/D supplémentaires, la Hongrie s’intéresserait de près au Gripen E/F, selon les confidences faites par Åsa Thegström, la directrice adjointe de la division « aéronautique » de Saab, au magazine Janes. Selon cette dernière, l’armée de l’air hongroise (Magyar Légierő) envisagerait d’acquérir suffisamment d’appareils pour équiper au moins deux escadrilles (soit au moins vingt-quatre appareils).

Mais c’est en Asie que les ventes du Gripen E/F pourraient bientôt se débloquer. Les discussions sont en effet assez avancées avec les Philippines (on parle de douze exemplaires)… et la Thaïlande vient de confirmer son choix en faveur de l’avion de combat suédois, au détriment du F-16 « Viper » proposé par Lockheed-Martin. Et ce, malgré les facilités financières offertes par Washington à Bangkok, avec un prêt à un taux d’intérêt réduit à 3,5 % et une période de remboursement allongée. Visiblement, l’industriel américain était sûr de son coup.

« Nous sommes convaincus que le F-16 Block 70/72 (« Viper ») complétera la flotte existante de F-16 de la Royal Thai Air Force et fournira les capacités de sécurité avancées et les performances nécessaires pour répondre aux besoins de défense les plus urgents de la Thaïlande », a récemment déclaré OJ Sanchez, un haut responsable de Lockheed-Martin.

« Après avoir examiné les détails supplémentaires soumis par les deux candidats, le comité de sélection a choisi le Gripen E/F plutôt que le F-16 Block 70/72 », a déclaré le commandant de la Royal Thai Air Force, le général Phanphakdee Phattanakul, dans un communiqué le 27 août.

Les « détails » en question incluent une rémunération liée à un éventuel contrat, incluant des transferts de technologie et des formations.

Les jeux ne sont toutefois pas encore faits, puisque ce choix en faveur du Gripen E/F devra encore être approuvé par le prochain ministre de la Défense thaïlandais, le gouvernement de Mme Paethongtarn Shinawatra, élue Premier ministre le 16 août, n’étant pas encore formé.

Actuellement, la Royal Thai Air Force dispose de trente-trois F-5 Tiger II et d’une cinquantaine de F-16 A/B, qu’elle a reçus au cours des années 1980 et 1990. En 2007, elle a acquis douze Gripen C/D. Récemment, onze de ces appareils (dont un a été perdu en 2017) ont été modernisés et portés au standard MS20. A noter qu’ils complètent les deux avions d’alerte avancée Saab 340 « ERIEYE » qui ont été livrés en 2012.

Le ministère thaïlandais de la Défense envisage actuellement l’achat de seulement quatre nouveaux avions de combat, pour un budget de 19 milliards de bahts (500 millions d’euros) demandé pour l’exercice 2025. Au total, la commande de Bangkok pourrait porter sur douze.

Pour rappel, par rapport au Gripen C/D, le Gripen E/F dispose d’un moteur plus puissant avec le réacteur General Electric F414G. Il peut emporter des missiles air-air longue portée Meteor, des missiles courte portée IRIS-T ou encore huit bombes GBU-39 SDB. Enfin, il est équipé d’un radar ES-05 Raven AESA (active array), d’un IRST (Infra-red search and track) Skyward-G, d’un viseur de casque Targo II, d’une nouvelle suite de guerre électronique et du Link 16.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page