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L’armée britannique va lancer le plus grand exercice de mobilisation de ses réservistes depuis 20 ans

Alors qu’elle ne compte que 73 190 militaires d’active au 1er janvier 2024 (soit une baisse de -3,3% par rapport à l’année précédente), l’armée britannique peut disposer de deux types de réserves auxquelles elle peut recourir si la situation l’exige.

Ainsi, la « Réserve régulière » concerne les anciens militaires d’active, soumis à des obligations de rappel et de formation qui varient en fonction de la durée de leur carrière et de leur âge. Ils sont susceptibles de reprendre du service en cas de « danger national imminent » ou de « grande urgence ».

Aussi, il est plus fréquent que l’armée britannique fasse appel à l’Army Reserve, composée, selon les derniers chiffres du ministère britannique de la Défense (MoD), de 26 240 réservistes volontaires. A noter que leur nombre a diminué de 4,8% au cours de la dernière année…

Dans le détail, et selon l’unité à laquelle ils sont rattachés, ces réservistes volontaires doivent effectuer des périodes d’une durée minimale de 19 à 27 jours par an. D’où l’exercice que prévoit l’armée britannique pour l’automne prochain.

Selon le Daily Mail, l’armée britannique se prépare au « plus grand exercice de mobilisation de masse de l’armée de réserve depuis vingt ans, dans le but d’évaluer l’état de préparation au déploiement de plus de 10’000 réservistes ».

« Il s’agit du premier exercice de mobilisation majeur depuis la guerre en Irak, il y a plus de vingt ans. Il est important d’évaluer ce que la Réserve de l’Armée peut fournir en cas de besoin », a expliqué une source « haut placée » de l’armée britannique. « Cela ne veut pas dire que nous allons faire la guerre. C’est un exercice pour voir s’il est possible que les réservistes enrôlés puissent remplacer les soldats de l’armée régulière », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, et comme l’ont montré les chiffres du MoD, l’armée britannique peine à recruter. Pire encore : en février dernier, il a été rapporté qu’environ 16 000 de ses soldats n’étaient pas « pleinement déployables » pour des raisons médicales…

En janvier, le chef de l’armée britannique, le général Sir Patrick Sanders, avait déclaré qu’il était « essentiel » de « prendre des mesures préparatoires pour mettre nos sociétés sur le pied de guerre si nécessaire ». Et d’ajouter : « L’Ukraine illustre le fait que les armées professionnelles déclenchent les guerres et que les armées citoyennes les gagnent. »

« Nous avons besoin d’une armée conçue pour croître rapidement à partir d’un premier échelon et fournir des ressources à un deuxième échelon, puis pour former et équiper l’armée citoyenne qui suit. Dans les trois prochaines années, on devrait pouvoir parler d’une armée britannique de 120 000 hommes, réservistes compris. Mais cela ne suffira toujours pas », a prévenu le général Sanders.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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