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L’Argentine est sur le point de conclure un accord avec la France pour l’acquisition de 3 sous-marins Scorpène

L’Argentine est sur le point de conclure un accord avec la France pour l’acquisition de 3 sous-marins Scorpène

Chargée de surveiller une zone économique exclusive (ZEE) de plus d’un million de km², la Marine argentine (ARA – Armada de la República Argentina) ne dispose plus d’un seul sous-marin opérationnel alors qu’elle en possédait trois avant la disparition tragique de l’ARA San Juan, en novembre 2017. D’abord suspendue, la modernisation de l’ARA Santa Cruz a été annulée en 2020 tandis que l’ARA Salta (Type 209) sert de navire-école étant donné qu’il ne peut naviguer qu’en surface.

Cela dit, la récupération des capacités sous-marines est l’une des priorités de l’amiral Carlos María Allievi, chef d’état-major de la marine argentine. Il l’a d’ailleurs expliqué lors d’un entretien accordé le 1er août.

D’où le projet de Buenos Aires d’acquérir trois nouveaux sous-marins à propulsion diesel-électrique. Deux constructeurs ont fait des propositions : l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) avec le Type 209 NG (pour nouvelle génération) et le français Naval Group, avec le Scorpène.

« Des études techniques, logistiques et financières ont été réalisées pour déterminer l’offre la plus adaptée aux besoins de l’Argentine », a indiqué l’amiral Allievi. Et d’ajouter qu’il ne restait plus qu’au président argentin, Javier Milei, à prendre une décision sur l’achat de ces trois sous-marins. « Cette décision ne prendra pas seulement en compte des considérations opérationnelles et financières. D’autres facteurs entrent en jeu », a-t-il souligné.

Ne souhaitant pas préciser le modèle de sous-marin privilégié par la marine argentine, l’amiral Allievi a néanmoins fourni un indice. « S’il s’agit d’un chantier naval privé, la négociation sera plus compliquée que s’il s’agit d’un chantier naval public, un accord pouvant être conclu d’Etat à Etat dans le second cas », avait-il lâché.

Or, parmi les deux concurrents en lice, seul le capital de Naval Group est détenu majoritairement par l’Etat (à hauteur de 62,25%) tandis que celui de TKMS est entièrement aux mains d’acteurs privés. D’où les discussions actuellement en cours entre Buenos Aires et Paris.

A priori, celles-ci sont arrivées à un stade avancé. Ainsi, cette semaine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a reçu son homologue argentin, Luis Pietri, pour évoquer la coopération franco-argentine en matière de défense.

« Le 3 octobre 1964, le général de Gaulle arrive en Argentine dans le cadre de sa tournée en Amérique latine. Soixante ans plus tard, sous la direction du président Macron et du président Milei, nous redoublons d’efforts pour renforcer notre relation de défense : échanges avec mon homologue Lui Pietri sur la situation internationale et la coopération », a déclaré M. Lecornu, via le réseau social.

Selon Zona Militar, qui cite des sources proches du dossier, cette rencontre entre les deux ministres aurait permis de faire « avancer les négociations (…) pour l’achat de trois sous-marins d’attaque classe Scorpène à Naval Group ». Et la signature prochaine d’une lettre d’intention portant également sur la fourniture de pièces détachées, de services « associés » et de formation aurait été évoquée. Le montant de cette potentielle commande s’élèverait à 2 milliards de dollars (soit 1,8 milliard d’euros). Buenos Aires cherchera probablement à obtenir des facilités financières, via un prêt garanti par la COFACE.

Reste qu’une lettre d’intention n’est pas contraignante et qu’un autre facteur doit être pris en compte : celui du maintien du savoir-faire de la marine argentine. Elle y parvient pour l’instant grâce à un accord avec son homologue péruvien, ce dernier accueillant des stagiaires argentins à bord de ses sous-marins Type 209. Toutefois, l’amiral Allievi avait déclaré qu’il souhaiterait obtenir un sous-marin d’occasion à titre temporaire. Mais la France n’est pas en mesure de le fournir.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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