RAPPORTS – De mauvais présages prédisaient qu’il ne tiendrait que quelques semaines. Mais malgré une potion économique particulièrement amère, le président argentin iconoclaste reste largement populaire.
Buenos Aires
« Je suis le roi, je suis le lion ». La crinière dressée et les bras croisés, Javier Milei crie la chanson Spectacle de panique, du groupe de hard rock argentin La Renga. Face à lui, un Luna Park déjanté. Arrivé sur scène avec une heure de retard, le président argentin vient de profiter de son premier bain de foule depuis son investiture il y a près de six mois. Ce 22 mai, la mythique salle de concert, située à deux pas de la Casa Rosada, le palais présidentiel, offre au président un débouché qu’il semble apprécier. Les fans sautent et chantent les paroles avec lui : «S’il te plaît, ne me fuis pas / Je suis le roi d’un monde perdu / Je suis le roi et je vais te détruire ».
Le temps d’une soirée, on oublie un peu les courbes et les statistiques. Les bons, comme ceux du ralentissement de l’inflation et du renflouement des caisses de la banque centrale. Et le moins bon : la récession ou les menaces qui pèsent sur le peso, la monnaie nationale. Le jour de la réunion…