« L’argent européen doit financer l’industrie européenne »
ENTRETIEN – Le délégué général à l’armement fait le point sur l’économie de guerre.
LE FIGARO. – Le discours sur l’économie de guerre remonte à presque deux ans. Pourquoi faut-il autant de temps avant que les constructeurs en prennent conscience ?
EMMANUEL CHIVA. – Certains constructeurs ont réagi rapidement. Pour d’autres, le réveil a été plus compliqué. Nous sortons d’une époque où il n’y avait ni cette culture de la production ni celle des stocks. Dans la culture d’avant 2022, nous attendions la commande et le temps n’avait pas d’importance. Mais le monde a changé et il évolue plus vite que nous le souhaiterions. Le changement à prendre n’est pas minime. Pendant des années, la performance technique a été privilégiée par rapport aux questions de temps et de coût.
Il faut désormais disposer des matériaux plus rapidement. L’entrée dans une économie de guerre – qui n’est pas encore un effort de guerre – n’est pas instantanée. C’est long. Mais nous avons de bons résultats sur les César de Nexter ou les radars de Thales par exemple. A la Direction Générale de l’Armement, nous avons créé une nouvelle entité…