Divertissement

L’Arcom va rendre son verdict sur les 15 fréquences retenues, C8 et CNews sur la sellette

Cela n’interviendra formellement qu’après la signature, d’ici la fin de l’année, de nouveaux accords plus exigeants entre Arcom et les chaînes, ainsi autorisées à émettre en 2025 pour une durée maximale de dix ans. Mais, sauf surprise, la liste que publiera Arcom cette semaine décidera du sort des différents candidats.

Les chaînes existantes (BFMTV, LCI, W9, TMC, Gulli, NRJ12…) sont concurrencées par de nouveaux prétendants issus de la presse, comme RéelsTV (projet du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky), OF TV (Ouest-France), L’Express TV ou encore Le Média TV, la web TV éponyme de gauche radicale. Fragilisée par la série d’excès de son présentateur vedette Cyril Hanouna, C8 apparaît particulièrement en danger.

« Un cas à part »

La chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros de sanctions « sur les huit dernières années », ce qui la place dans « une case spéciale », a rappelé Benoît Loutrel, membre de l’Arcom. Or, le respect de ses obligations par une chaîne fait partie des critères analysés par le régulateur, aux côtés de l’intérêt public, de la viabilité économique, du pluralisme (au sein d’une chaîne et de l’offre TV en général) ou encore de l’investissement dans la création française.

Lors de leur audition, les dirigeants de C8 se sont engagés à diffuser l’émission « Touche pas à mon poste » avec un décalage pouvant aller jusqu’à 45 minutes pour purger de nouveaux excès. Sans forcément convaincre. « Pourquoi faut-il croire que tout ce que vous auriez pu faire pendant toutes ces années, que vous n’avez pas fait, vous le ferez ? », s’est interrogé Benoît Loutrel.

Sur la sellette également, la chaîne d’information CNews, régulièrement rappelée à l’ordre par l’Arcom et détenue comme C8 par le groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Créée sur les cendres d’iTélé en 2017, CNews a néanmoins plusieurs atouts dans sa manche. Elle s’est classée numéro un (en part d’audience) des chaînes d’information en mai puis en juin devant BFMTV, une performance inédite. Elle est également devenue bénéficiaire en mars, tandis que C8 a subi une perte nette de 48,5 millions en 2023, selon L’informé.

« Pluralité d’acteurs »

Accusée par ses détracteurs de promouvoir des vues d’extrême droite, la chaîne a pris une série d’engagements pour favoriser le pluralisme sur son antenne, quelques jours avant que l’Arcom ne dévoile les nouvelles obligations des radios et télévisions en la matière, en réponse à une décision du Conseil d’Etat en février. « La préservation d’une pluralité d’acteurs est un élément central » dans l’attribution des fréquences, a insisté à cette occasion le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, dont le mandat s’achève en février 2025.

Reconduction ou pas, la décision sur C8 et CNews promet de faire réagir leurs partisans, qui réclament la liberté d’expression, comme leurs adversaires. Un collectif #MeTooMedia interpelle également Arcom, voyant dans ces chaînes des « caisses de résonance pour des propos sexistes, misogynes et la culture du viol », dans une tribune du Nouvel Obs mardi. Leur cas a aussi largement occupé les débats de la commission d’enquête parlementaire sur les fréquences de la TNT en début d’année.

Son rapporteur, Aurélien Saintoul (LFI), « ne comprendrait pas » qu’ils « puissent voir leurs autorisations d’émettre renouvelées en l’état », écrit-il dans son rapport, publié mi-mai. Le retrait de leurs fréquences ne signerait toutefois pas forcément leur fin, compte tenu des possibilités de diffusion offertes par internet, les box ou les téléviseurs connectés, tandis que Cyril Hanouna pourrait travailler sur une autre chaîne.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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