DÉCRYPTION. – Prise entre l’impératif de l’électrification et la concurrence chinoise, l’industrie automobile est condamnée à la restructuration sur le Vieux Continent.
Une simple salle d’exposition vaut mieux que de longs discours – ou de solides études de consultants. Celui que le constructeur chinois BYD a inauguré cet été sur les Champs-Élysées a créé un électrochoc dans de nombreux esprits parisiens, corroborant les avertissements lancés par l’industrie automobile européenne. Le Mondial de l’Auto de Paris ce mois-ci n’a fait que le confirmer : cette fois, la concurrence chinoise est bien là. Dangereux, car très compétitif en coût et en qualité.
A ce stade, les constructeurs chinois n’ont certes conquis que 3,6% du marché européen. Mais ils ont reconquis 60 % de leur marché intérieur, dont ils chassent progressivement leurs concurrents étrangers, et représentent ainsi un cinquième du marché mondial. En 2030, elle sera de 33 %, selon AlixPartners. Le Vieux Continent sera un terrain de jeu de choix pour ces grands spécialistes des batteries et des voitures électriques que l’Union européenne (UE) a choisi d’imposer aux véhicules…