« L’arbitre m’a crié dessus » (US Open (M))
» Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé avec le superviseur suite à votre point de pénalité dans le deuxième set ?
D’abord, je n’ai pas perdu le match à cause de ça et je ne vais pas me cacher derrière ça. Mais vous savez comment c’est avec les arbitres, ils utilisent leur pouvoir pour dominer les joueurs. Là, il était constamment sur son téléphone, je ne sais pas ce qu’il faisait, alors que mon adversaire était prêt à servir. Je lui ai dit, en parlant fort parce que c’est un grand stade avec du bruit : qu’est-ce que tu fais sur ton téléphone ? Il m’a dit que c’était confidentiel. Dans ce cas attends le changement de côté, ça me perturbe. Il m’a donné un point de pénalité parce que je parlais trop fort. Il m’a crié dessus, m’a dit qu’il faisait son boulot. Son boulot c’est de regarder le match, de s’assurer que ça se passe bien, ils n’ont même plus besoin d’annoncer les balles donc au moins il regarde le match. J’ai pensé que c’était juste de lui demander. Il a préféré me crier dessus, ça m’a fait sortir de mon match. Dernièrement, il y a eu des incompréhensions, des erreurs des arbitres… On est souvent sanctionnés. Je vais probablement avoir une amende. Les arbitres doivent comprendre que leurs actions ont un impact sur le jeu.
Au final, que retenez-vous de la tournée américaine ?
J’ai beaucoup joué sur terre battue cette année et jamais sur dur. A part deux bons matches à Cincinnati, j’ai eu du mal à trouver mon rythme. Je me suis beaucoup entraîné, j’ai essayé de gérer mes poignets qui me font mal. Je n’arrive pas à trouver mes repères. Je ne joue pas très bien, je ne sers pas très bien et, contre un grand joueur, ce n’est pas une erreur.
Avec votre jeu créatif, est-il difficile de passer du mode dur au mode terre ?
J’ai besoin de temps pour m’adapter aux surfaces, pour trouver mes repères, mes schémas de jeu. Je n’y suis pas parvenu. J’ai gagné trois matchs sur le circuit. Mais au-delà des défaites, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter, notamment au service. Aujourd’hui, malgré un bon premier set, je n’ai pas fait un bon match. Je perds ma concentration… Mais j’apprends. Sur la créativité, même si les surfaces ralentissent, c’est toujours dur. Pour les amorties, ça rebondit haut. C’est plus dur de varier. Les gars servent très bien et je renvoie mieux sur terre battue. Après, j’ai déjà eu de bons résultats sur dur, ici encore plus (huitièmes de finale en 2022).
Sur les nerfs, le fait de quitter les matchs, comment évolue-t-on ?
Je sais qu’il faut rester concentré, mais les arbitres qui établissent une hiérarchie sur le terrain, qui dominent les joueurs, c’est répétitif et ce n’est pas nécessaire selon moi. Je passe pour le méchant parce qu’à la télé on voit que je perds mon sang-froid. C’est frustrant. Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même de me laisser entraîner dans ce genre d’événements. Pour moi, c’est compliqué. J’essaie de m’améliorer mais parfois, comme aujourd’hui, j’ai du mal à gérer l’injustice. Mon entourage dit qu’il faut s’inspirer des meilleurs, ne pas s’emballer, mais c’est ma personnalité. J’essaie de faire de mon mieux pour que cela m’affecte le moins possible, c’est un travail quotidien, mais ce n’est pas facile. On peut me critiquer pour ça, ce n’est pas parfait, mais je fais de mon mieux.