Vilipendé par l’entraîneur de Vannes samedi soir, l’arbitrage français a été impacté par des propos qui confinaient à la paranoïa. La réponse que devaient rédiger lundi la Ligue nationale (LNR) et la Fédération française (FFR), ainsi que l’unité d’arbitrage de haut niveau, et qui devrait être connue aujourd’hui, précisera l’ampleur des dommages collatéraux causés après l’opprobre. confié aux directeurs de jeu français par Jean-Noël Spitzer lors d’une soirée de défaite indicible.
Si, au début du siècle dernier, le premier arbitre utilisait un sifflet de chasse pour se faire entendre des joueurs, il ne se doutait pas qu’à l’aube des années 70, il devrait aussi subir la diatribe des entraîneurs, qui trop le temps était devenu le temps tout-puissant. Samedi, au fin fond du stade La Rabine, c’est d’omniscience dont a fait preuve Jean-Noël Spitzer, ancien entraîneur du RC Vannes, en tentant de faire porter la responsabilité de l’étonnante défaite à l’arbitrage français. (29-37) de son équipe devant l’Union Bordeaux-Bègles.
De la bile versée sur un bouc émissaire choisi
« Il y a beaucoup de convivialité dans le monde du rugby. Il y a une différence entre être considéré et être respecté. » dit-il, à court d’arguments pour expliquer comment ses joueurs, après avoir mené 29-0, se sont ensuite effondrés juste avant l’heure de jeu. « C’est un discours que j’ai entendu plusieurs fois, note un ancien arbitre international. Nous ne pouvons pas nous permettre de remettre en question l’intégrité de l’arbitre. Si nous commençons à faire cela, où allons-nous nous arrêter ? » D’un point de vue factuel, le décalage est net : deux cartons jaunes et un essai de penalty (56e) sur une seule action, sanctionnant un plaquage haut de Paul Surano et un contact sur la tête de Francis Saili.
« J’ai un petit problème, je peux le dire : ce sont des matchs télévisés, le soir, l’arbitre voit le score augmenter pour une équipe qui doit jouer le titre… Il va rééquilibrer, évidemment, assura Spitzer, sûr de lui. Les phases de domination ne s’accompagnent pas de la même manière. Nous arbitreons les statuts des clubs. Nous avons ce sentiment, une iniquité. C’est facile de mettre la tête sous l’eau, cela n’aura aucune conséquence. » Alors à la question : Vannes serait-il arbitré comme un enfant, le sélectionneur de l’équipe promue, lanterne rouge du Top 14, répondra : » Exactement. « A l’écouter déverser sa bile sur le bouc émissaire choisi, y a-t-il donc eu un complot ourdi par l’arbitre de terrain et l’arbitre vidéo de ce match à Vannes pour favoriser le retour de l’UBB ? C’est en tout cas ce que laisse entendre Jean-Noël Spitzer, dont on se souvient avoir écopé de six semaines de suspension en début de saison pour avoir perturbé un protocole antidopage en mars 2024 en marge d’une réunion de ProD2. contre Biarritz.
Pour ses commentaires sur la direction de jeu de M. Rousselet et sur l’arbitrage français en général, il devrait au moins facturer autant. Cela lui laissera le temps de regretter son absence au stage de Génos-Loudenvielle, début août, où pour la première fois entraîneurs et arbitres du Top 14 étaient réunis pour une journée d’échanges, à l’initiative du nouveau duo en responsables de l’arbitrage de haut niveau à la FFR, à savoir Mathieu Raynal et Romain Poite. L’entraîneur de Vannes était également le seul, à notre connaissance, à ne pas pouvoir se rendre dans les Hautes-Pyrénées.
Tard lundi soir, le communiqué prévu conjointement par la LNR et la FFR pour réagir aux propos tenus samedi soir par l’entraîneur de Vannes en direction de l’arbitrage français, et sur lesquels les communicants et les dirigeants des deux institutions sur lesquels le La cellule de haut niveau dépend des performances de l’arbitrage qui ont visiblement fonctionné depuis longtemps, n’avaient toujours pas été envoyées aux médias au moment de la clôture. Sa sortie est très attendue. Et surtout son contenu.