L’Arabie Saoudite discute d’une coopération prometteuse avec Dassault Aviation. Un contrat pour 54 Rafale en vue ?
L’achat de 48 avions de combat Eurofighter Typhoon bloqué en raison d’un veto allemand, le refus du Japon de lui céder une place dans le « Global Combat Air Programme », qui vise à développer un chasseur de 6e génération dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni et l’Italie, ont compliqué les relations avec les Etats-Unis… L’an dernier, ces éléments avaient alimenté une rumeur selon laquelle l’Arabie saoudite allait se tourner vers la France pour moderniser ses avions de combat en passant commande d’avions Rafale à Dassault Aviation.
Mais cette rumeur n’en était pas vraiment une… En effet, en octobre, La Tribune et Europe 1 rapportaient que Riyad avait adressé une demande de « proposition chiffrée » à Dassault Aviation en vue de l’achat de 54 Rafale. Un mois plus tôt, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, avait rencontré Kalid ben Salman, son homologue saoudien, avec lequel il avait eu des discussions sur « les possibilités de coopération et de coordination conjointe dans les domaines militaires » ainsi que sur « les moyens de les renforcer et de les développer ».
Mais cet intérêt pour le Rafale pourrait avoir été une manœuvre pour faire avancer le dossier Typhoon. D’ailleurs, en janvier, l’Allemagne a annoncé qu’elle lèverait son veto sur les armes destinées à l’Arabie saoudite. « Nous ne nous voyons pas, en tant que gouvernement fédéral allemand, nous opposer aux considérations britanniques sur (la vente d’)autres Eurofighter », a déclaré Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, tout en saluant le « rôle constructif » de Riyad dans la crise au Moyen-Orient, après les attaques terroristes lancées par le Hamas contre Israël.
Les contacts entre les autorités saoudiennes et françaises se sont toutefois poursuivis, voire intensifiés, ces derniers mois. Signe, sans doute, que le royaume saoudien est déterminé à se procurer des Rafale…
Ainsi, en mai, le vice-ministre saoudien de la Défense, Talal Bin Abdullah Al-Otaibi, s’est rendu à Paris pour rencontrer le général Fabien Mandon, le chef d’état-major du président de la République, ainsi que Patrick Pailloux, le directeur du cabinet civil et militaire du ministre des Armées… Mais aussi le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, avec qui il a discuté « capacités de production » (sans plus de précisions…).
› الشركة داسو للطيران إيريك ترابييه، ويستعرضان فرص التعاون الواعدة في مجال الصناعات العسكرية، ونقل وتو إيريك ن التقنية والبحث والتطوير الدفاعي بما يتماشى مع #رؤية_السعودية_2030. pic.twitter.com/KV3eXRIYVr
– وزارة الدفاع (@modgovksa) 30 juillet 2024
Trois mois plus tard, M. Al-Otaibi rencontre à nouveau M. Trappier, cette fois à Bordeaux-Mérignac, où sont assemblés les Rafale.
Selon un message diffusé par le ministère saoudien de la Défense via X (ex-Twitter) le 30 juillet, les discussions ont porté sur « des opportunités de coopération prometteuses dans le domaine de l’industrie militaire ». Ils ont également discuté des transferts de technologie et des réflexions sur la recherche et le développement (R&D) de défense, dans la lignée du projet « Vision 2030 », qui vise notamment à développer les capacités industrielles du royaume.
Photo : Dassault Aviation