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« L’Apprenti » d’Ali Abbasi, l’ascension du jeune Donald Trump portée par un slogan : « Attaque, attaque, attaque »

On pourrait s’attendre à une tempête de feu sur l’un des présidents les plus controversés des États-Unis, qui se présente à nouveau aux élections. Il s’agit en effet d’un film moins agressif que prévu, alors que Donald Trump a menacé, sans suite, de porter plainte pour diffamation contre la production.

France Télévisions – Culture Edito

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Jeremy Strong et Sebastian Stan dans "L'apprenti" par Ali Abbasi (2024). (EXPORTATION DE FILMS MÉTROPOLITAIN)

Donald Trump avant Trump : Ali Abbasi réalise un biopic sur le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, du point de vue de l’homme d’affaires milliardaire, avant de se lancer en politique.

L’apprentiqui sort le mercredi 9 octobre, est interprété par Sebastian Stan (Capitaine Amérique), un mimétisme et une conviction remarquables dans la peau de son modèle.

Si l’on peut en principe être résistant au format télévisuel de l’image de L’apprentifilm destiné au cinéma, il est en l’occurrence justifié par la personnalité éminemment médiatique de Trump. L’homme « profite » des procès auxquels il fait face pour être encore plus exposé médiatiquement et victimisé.

Ainsi, concernant le biopic d’Ali Abbasi présenté lors du dernier Festival de Cannes, son équipe de campagne a annoncé mardi 21 mai 2024 «lancer des poursuites judiciaires face aux affirmations totalement fausses de ces soi-disant cinéastes »en dénonçant un « diffamation purement malveillante« .

« Ce méli-mélo est une pure fiction qui sensationnalise des mensonges réfutés depuis longtemps.« , a déclaré Steven Cheung, porte-parole de l’équipe de campagne de Donald Trump, dans un communiqué.

En effet, Ali Abbasi (Les nuits de Machhad) n’y va pas, montrant l’homme d’affaires violant sa première femme, Ivana (Maria Bakalova), prenant des amphétamines ou subissant une liposuccion et une intervention chirurgicale pour cacher sa calvitie.

Avec L’apprentiAli Abbasi, triple nationalité iranienne, danoise et suédoise, renoue avec la tradition des films politiques américains, comme Les hommes du président, Nixon Ou JFK. Sur un plan plus formel, nous ressentons également l’influence de Chauffeur de taxi, Réseau Ou Macadam Cowboydans la manière de filmer New York. Des références assumées qui profitent au film. Ali Abbasi s’en sort plutôt bien avec ce projet risqué, mais qui arrive à point nommé, à moins d’un mois de l’élection présidentielle (5 novembre 2024).

Le réalisateur sait aussi se montrer moins offensant lorsqu’il développe le côté un peu naïf de l’apprenti politique, lorsque ce dernier affirme que la présidence ne l’intéresse pas et lorsqu’il déclare que «faire des affaires est un art« . Mais le lion rechigne lorsqu’il lance les mots d’ordre de sa stratégie : « Attaque, attaque, attaque« , « ne jamais rien admettre« , en s’appropriant les maximes de son avocat et directeur de campagne Roy Cohn (remarquable Jeremy Strong) tout en profitant de son carnet d’adresses fourni. Il l’abandonnera d’ailleurs à son sort, lorsqu’il se révèlera malade du Sida. Dont acte .

Genre : Biopic
Directeur: Ali Abbassi
Acteurs : Sebastian Stan, Jeremy Strong, Iona Rose MacKay
Pays : ÉTATS-UNIS
Durée : 2h
Sortie : mercredi 9 octobre 2024
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Synopsis: années 1970. Les premières années de l’entrepreneur immobilier Donald Trump et sa relation avec son avocat Roy Cohn.

Cammile Bussière

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