Arthur de Laborde / Crédit photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
A la suite des propos tenus par le ministre de l’Economie Antoine Armand sur le Rassemblement national, Michel Barnier a téléphoné à Marine Le Pen pour la rassurer. Une démarche qui a suscité la colère dans les rangs du parti présidentiel.
L’aile gauche du camp présidentiel est particulièrement en colère et peine à digérer le coup de fil de Michel Barnier à Marine Le Pen. Après les propos du ministre de l’Economie Antoine Armand, qui a sous-entendu qu’il ne consulterait pas les élus RN dans le cadre du budget, car il ne plaçait pas le parti lepéniste dans l’arc républicain, le Premier ministre a tenu à rassurer la cheffe de file des députés RN à l’Assemblée.
« Il donne plus de crédit au RN qu’à ses ministres »
De quoi provoquer un certain émoi dans la Macronie. Ces élus n’hésitent pas à parler d’une erreur commise par Michel Barnier et parlent même de compromis. La colère suscitée par ce coup de fil est présente dans toutes les composantes du camp présidentiel. « Le Premier ministre ne peut pas se comporter de la sorte », confie l’ancienne porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot. « Ce n’est pas ‘Marine Le Pen claque des doigts et Michel Barnier s’exécute’ », renchérit un proche de Gabriel Attal.
Un cadre de la Macronie abonde : « L’attitude du chef du gouvernement est scandaleuse. Il donne plus de crédit au RN qu’à ses ministres et, politiquement, il s’en remet à Marine Le Pen ». « S’il cherche à nous humilier, il faut lui rappeler que nous avons le principal groupe de sa majorité relative », assure un autre marcheur historique, qui rappelle que la lutte contre l’extrême droite fait partie de « l’ADN du macronisme ». Avant de confier qu’il était farouchement opposé à la participation de son camp au gouvernement Barnier.
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