l'AP-HP sera jugée pour homicide involontaire
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l’AP-HP sera jugée pour homicide involontaire

l’AP-HP sera jugée pour homicide involontaire
Un patient attend dans un lit aux urgences de l'hôpital Lariboisière, un établissement de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, à Paris, le 14 octobre 2020.

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) sera jugée devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, après le décès en 2018 d’un patient de 55 ans, admis aux urgences et sorti plusieurs heures sans « personne ne s’en soucie ».

Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue mercredi 30 octobre et consultée par l’Agence France-Presse (AFP), le juge d’instruction précise que « L’AP-HP a commis une faute dans un certain domaine » avec le décès de Micheline Myrtil.

Ce patient, né en Martinique en 1963, souffrant de maux de tête et de douleurs aux mollets, a été déposé aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d’après-midi, puis reçu et dirigé vers les urgences. en attendant.

Appelé vers minuit sous une fausse identité (« Myatil » au lieu de « Myrte »), le patient n’a jamais répondu, puis a été considéré comme parti. Elle était en fait sur une civière. « sans surveillance » entre 1h et 6h du matin, lorsqu’elle a été retrouvée morte, sans avoir consulté un médecin. Un premier rapport d’autopsie a établi que le patient était décédé. « insuffisance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire ».

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Laissée toute la nuit sur sa civière

Selon le juge d’instruction, « la négligence grave réside évidemment dans le fait d’avoir soigné médicalement Mmoi Myrtil aux urgences vers 19 heures et ne s’étant pas inquiété de l’évolution de son état depuis plus de cinq heures ».

 » Avant « il continue, « de l’appeler en vain à l’hôpital sous une fausse identité à deux reprises, sans chercher davantage à la localiser alors qu’elle était forcément sur sa civière dans le coin du court-circuit où il avait été positionné, avec son bracelet au poignet, et de l’avoir laissé là toute la nuit, sans que personne ne s’en soucie. »

Selon lui, « la faute lourde excluait toute possibilité de survie » de Mmoi Myrtille, avançant « le caractère mortel d’une infection méningococcique invasive en l’absence de traitement médical ».

Si le parquet de Paris avait initialement requis un procès pour homicide involontaire fin 2022, il a finalement demandé un non-lieu le 3 juillet, estimant que « le lien de causalité entre d’éventuelles carences dans les soins hospitaliers » Et « la mort n’a pas été établie ».

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Manque de personnel et de ressources

Au cours de l’instruction, la défense de l’AP-HP a fait valoir que le protocole en vigueur à l’époque « était conforme aux recommandations professionnelles »et que la situation ce jour-là était « exceptionnel, tant par le nombre de personnes admises aux urgences que par le fait qu’un médecin était exceptionnellement absent pour cause d’arrêt maladie survenu à la dernière minute ». Ni l’AP-HP, ni l’un de ses avocats, Me Mario Stasi, n’a pas souhaité réagir.

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Selon une expertise rendue en décembre 2023, le placement du patient « en zone « court-circuit » ne semblait pas recommandé compte tenu de son état initial » mais « avait été validé par le médecin référent faute de place ».

Après ce décès, Lariboisière a annoncé des mesures de contrôle renforcées pour les patients aux urgences. L’agence régionale de santé (ARS) avait également émis diverses recommandations, dont une augmentation des effectifs. Au cours de l’enquête, les praticiens hospitaliers ont collectivement pointé du doigt un manque de personnel et de moyens, longtemps dénoncé.

En audition, le médecin urgentiste qui aurait dû soigner Mmoi Myrtil, la nuit de sa mort, a décrit un système d’urgence débordé par l’afflux de patients et a attiré l’attention sur l’insuffisance des ressources et des locaux qui compliquent les soins. « Je ne savais même pas que cette patiente existait avant d’apprendre son décès »il cédera tragiquement.

Les cinq principaux syndicats de l’AP-HP (CGT, Sud, FO, CFDT, CFTC) avaient déploré « qu’il a fallu ce drame pour que la direction s’engage enfin dans les réponses aux situations de crise subies et dénoncées ». Le cas de Micheline Myrtil avait plus largement alimenté le débat chronique et toujours actuel sur la crise du monde hospitalier, avant même le séisme de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.

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Le Monde avec l’AFP

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