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« L’anticapitalisme ne suffit pas » | Humanité

Les membres du PCF voteront le week-end prochain pour choisir leur texte d’orientation pour leur 39e congrès à Marseille, en avril. Deux options sont sur la table. « L’ambition communiste pour des jours heureux », adoptée par le conseil national de la formation en décembre, sur laquelle le coordinateur de l’exécutif PCF, Igor Zamichiei, est revenu dans notre édition du 23 janvier. Et une proposition alternative intitulée « Urgence du communisme – ensemble pour des victoires populaires », sur laquelle s’exprime Nathalie Simonnet, la secrétaire de la fédération Seine-Saint-Denis.

A votre avis, quels sont les principaux enjeux du congrès du PCF ?

Les guerres, la montée de l’extrême droite partout dans le monde, le dérèglement climatique, la précarité effrénée du travail… Cette multiplication des crises provoquées par le capitalisme montre que, pour sortir de cette spirale qui menace l’avenir de l’humanité, il faut d’amorcer des ruptures avec la logique même du système. Pour cela, l’émergence de nouvelles réponses est nécessaire. L’anticapitalisme ne suffit pas. C’est ce qui fait de l’urgence du communisme une question d’actualité. Et c’est de cela qu’il s’agit dans ce congrès. Si tous les communistes, sans exception, se réjouissent et sont fiers de la visibilité retrouvée, nous pensons que la simple poursuite de ce que nous faisons depuis quatre ans ne permet pas d’y répondre. Car, depuis le début des années 1980, nous sommes confrontés à un affaiblissement continu de notre influence, quels que soient nos secrétaires nationaux ou nos candidats. L’une des raisons sous-jacentes est que le communisme est assimilé à l’échec du régime voyou, étatiste et antidémocratique de l’URSS.

Le texte que vous avez signé appelle à « un moment d’analyse renouvelée et d’innovation communiste ». Quelles « innovations » mettez-vous sur la table ?

La mobilisation pour les retraites en est un bon exemple : au-delà des revendications sociales, c’est un enjeu de civilisation. Travaillons-nous pour vivre, pour nous épanouir ou vivons-nous pour travailler pour la valorisation du capital ? Notre rôle en tant que Parti communiste est bien de construire l’articulation entre la lutte immédiate et la logique de transformation sociale. Pour y parvenir, nous devons travailler davantage et mieux sur ce que le communisme apporte. Sinon, nous resterons prisonniers de la seule amélioration de l’existant, enfermés dans le système. Pour nous, il s’agit de penser la transformation de notre société en termes de processus continu et non d’étapes. C’est l’une des différences majeures avec le texte adopté par le Conseil national. Par exemple, la Sécurité sociale fait partie de ces « déjà là communistes » qui permettent de rendre identifiable et désirable la perspective communiste. C’est à ce niveau qu’il faut mettre la barre.

L’écologie, le féminisme, l’antiracisme font partie d’une liste des « urgences à investir » citées par votre texte… La lutte des classes reste-t-elle au cœur des préoccupations communistes ?

Évidemment, il s’aiguise même et devient extrêmement violent. Car, face aux crises, le capitalisme a toujours utilisé la guerre, l’extrême droite pour garder le contrôle. Mais la situation génère des résistances et beaucoup de ces mouvements cherchent des solutions. Le capitalisme est un système d’exploitation, mais il repose sur un système de domination qui prive les individus du contrôle de leur vie et de leur avenir. Féminisme, antiracisme, luttes sociales, écologie ont pour dénominateur commun le refus de toute logique de domination. Nous ne pouvons plus donner la priorité à ces batailles émancipatrices.

La question du ralliement de la gauche est également au cœur du débat. Tout en reconnaissant les « fragilités » du Nupes, vous souhaitez le consolider en le démocratisant. Comment y parvenir ?

La gauche est pluraliste et elle le restera, le respect de chacun est essentiel. Pour rendre possible l’unité d’action, il faut en finir avec les logiques d’hégémonie et de ralliement qui nous condamnent toujours aux mêmes écueils. Cela dit, comment fait-on ? Un levier essentiel consiste à rendre le mouvement populaire acteur des objectifs et des moyens et non spectateur des décisions d’en haut. Il ne s’agit donc pas de fusionner les identités ; au contraire, il s’agit plutôt de générer un bouillonnement d’idées, une mobilisation qui participe à la réappropriation de la politique par le plus grand nombre.

Vous appelez également à une « stratégie claire » pour les prochaines élections. Que devrait-il être? Faut-il se poser la question de 2027 maintenant ?

L’unité de la gauche comme son projet doit se construire à chacune de ces échéances, y compris les prochaines européennes, pour faire face à la course de vitesse engagée par l’extrême droite et faire gagner la gauche en 2027. Les élections municipales constitueront une étape majeure. test à un an de l’élection présidentielle. C’est pourquoi nous proposons, dès fin 2023, de nommer des porte-parole communistes dans toutes les communes pour bâtir des projets alternatifs dans les territoires, et de donner la priorité à la conquête d’une majorité législative dès l’automne 2026, pour ne pas rester prisonnier d’une logique présidentielle qui étouffe le pluralisme et la démocratie.


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Cammile Bussière

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