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L’Antarctique se dirige vers une « fonte incontrôlée » de ses calottes glaciaires, prévient une étude

Les scientifiques affirment qu’un nouveau « point de bascule » pourrait être atteint.

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Une vue d'une partie de la calotte glaciaire de l'Antarctique, le 7 février 2024. (SEBNEM COSKUN / AFP)

L’Antarctique se dirige vers « fonte incontrôlée » de ses calottes glaciaires, selon une étude publiée mardi 25 juin dans Géosciences naturelles qui prétend que les scientifiques ont découvert qu’un nouveau « point de basculement » pourrait bientôt être franchi. Cela équivaut à un seuil critique au-delà duquel un système se réorganise, souvent de manière abrupte et/ou irréversible, entraînant une série de conséquences en cascade.

La fonte est causée par l’eau océanique désormais plus chaude qui s’infiltre entre la glace et la terre sur laquelle elle repose. En effet, les calottes glaciaires de l’Antarctique reposent sur des substrats rocheux et s’étendent au-delà des côtes pour flotter sur la mer. Des études antérieures avaient déjà montré que l’eau de mer, dont la température augmente en dessous de l’effet du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, pourrait s’infiltrer dans la zone de rencontre de la terre et de la mer et ainsi progresser sous les glaces terrestres.

L’étude confirme cette hypothèse et la quantifie grâce à la modélisation : à mesure que l’eau de mer se réchauffe, l’intrusion accélère sur de courtes distances allant de 100 mètres à des dizaines de kilomètres, faisant fondre la glace en la réchauffant par le bas, selon l’auteur principal de l’étude, Alexander Bradley.

Que « peut conduire au franchissement d’un point de bascule, au-delà duquel l’eau des océans pénètre de manière illimitée sous la calotte glaciaire, via un processus de fonte incontrôlée », prévient l’étude. Avec le risque d’une élévation du niveau de la mer, lorsque la fonte accélérée dépassera la formation de nouvelles glaces sur le continent, menaçant les populations côtières du monde entier.

Cependant, les modèles utilisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies pour projeter l’impact du réchauffement climatique sur l’Antarctique ne prenaient pas en compte ce phénomène. Ils ont également systématiquement sous-estimé la perte de glace observée jusqu’à présent, selon l’étude, qui souligne que ces modèles doivent être mis à jour.


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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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