L’Antarctique connaît un verdissement « spectaculaire et généralisé »
12 km2 de la péninsule Antarctique sont aujourd’hui occupés par des plantes, alors qu’ils représentaient moins de 1 km2 il y a 35 ans.
Un continent de moins en moins blanc. L’analyse d’images satellite d’une partie de l’Antarctique par des chercheurs britanniques a montré que ce territoire a connu un « verdissement généralisé » ces dernières années, selon les résultats de leur étude publiés dans la revue Nature geoscience vendredi 4 octobre.
Entre 1986 et 2021, la couverture végétale de la péninsule Antarctique, c’est-à-dire la partie la plus septentrionale, qui s’étend au-delà du cercle polaire arctique, est passée de moins de 1 km2 à près de 12 km2. Et le rythme de cette propagation s’est accéléré depuis 2016.
« Seule une infime fraction de l’Antarctique est colonisée par des plantes. Mais cette superficie s’est considérablement agrandie, montrant que même cette vaste étendue sauvage et isolée est affectée par le changement climatique provoqué par l’homme », a expliqué Thomas Roland, auteur principal de l’étude et conférencier à l’Université. Université d’Exeter au Royaume-Uni, cité par Le Monde.
Bientôt des plantes envahissantes ?
Les températures ont augmenté de 3°C depuis 1950 sur ce territoire, ce qui représente une augmentation plus importante que dans la plupart des régions du monde, note Nature. Elle a également subi plusieurs vagues de chaleur ces dernières années, avec des températures atteignant 39°C.
Cette augmentation des températures ajoutée à la fonte de la banquise donne naissance à une humidité « favorable à la croissance des plantes et à un allongement de leur saison de croissance », selon Oliver Bartlett, co-auteur de l’étude.
La végétation antarctique est principalement composée de mousse. Mais cela pourrait constituer un sol fertile permettant le développement d’autres plantes, et notamment de plantes envahissantes.