Lannion. Le docteur Philippe Bail vaincu par la maladie de Charcot
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Lannion Éditorial
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La maladie de Charcot a eu raison de lui Docteur Philippe Baildécédé à l’âge de 73 ans.
Médecin généraliste à Lannion Très impliqué depuis 35 ans dans la formation médicale, il a notamment enseigné les soins palliatifs aux professionnels de santé pendant 23 ans.
Sur la dernière page de la Trégor du 19 octobre 2023, le Trégorrois avait évoqué son livre, Fidèle comme une ombre. L’ombre de la maladie qui ne le quittera jamais. « Mais là où il y a de l’ombre, il y a de la lumière, comme ma femme qui m’accompagne », confie-t-il, déterminé à saisir chaque instant de sa vie avec humour et gourmandise.
Un témoignage fort
Préfacé par Yvon Le Men, c’était le journal d’un homme qui traverse La maladie comme nouveau défiune source d’introspection et de réflexion. Un témoignage fort, lucide, sans concession, qui rendait aussi hommage à la littérature, à la poésie, aux plaisirs et aux amours de sa vie, à l’amour des autres.
« Le jour viendra où je devrai dire adieu aux étagères pleines de livres, aux branches de bouleau et à la table sur laquelle j’écris. Laissez-le venir, je suis prêt. » C’est avec ces quelques mots poignants, empruntés au poète bosniaque Izet Sarajlic, que Philippe Bail a mis un terme à ce texte très personnel, le mardi 22 novembre 2022.
Des yeux pétillants et un esprit vif
Ci-dessus, les dernières lignes de son écriture, tant qu’il était capable de taper sur l’ordinateur :
Journal, je suis fatigué, j’arrête d’écrire aujourd’hui.
Le couperet est tombé le 24 juillet 2019 : la SLA, sclérose latérale amyotrophique. La maladie de Charcot, liée à la dégénérescence des motoneurones.
Passé de la canne au déambulateur puis au fauteuil roulant, puis alité et sous respiration artificielle, Philippe Bail est resté lucide, l’oeil pétillant et l’esprit vif.
L’homme qui était contre l’euthanasie lorsqu’il exerçait a déclaré qu’il voyait désormais les choses différemment.
« L’écriture, un remède »
Face à la colère et à la révolte, l’écriture avait été pour lui « un remède, voire une forme de salut ». De l’autre côté du miroir. L’histoire d’un médecin qui accepte sa maladie. J’ai vu autour de moi des choses que je n’aurais jamais imaginées, et l’écriture m’a fait découvrir une âme que je ne connaissais pas. »
David Kerhervé
La cérémonie civile aura lieu le jeudi 22 août, à 10 heures, au crématorium de Bégard. Dons pour l’Institut du Cerveau et le Collectif de Soutien aux Sans-Papiers du Trégor.
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