Langue bleue à Suchy : mort du bison Pola IV

L’Association des Bisons d’Europe de la Forêt de Suchy (ABEFS) a annoncé le décès de Pola IVune femelle surnommée « la Teigne » en raison de son caractère affirmé. Elle est décédée le matin du 29 novembre.

Née en 2017 dans l’élevage de Pszczyna en Pologne, elle est arrivée à Suchy (VD) fin 2019. Depuis fin octobre, plusieurs animaux issus de la cellule d’élevage de Suchy et qui fait partie du réseau EBCC- UICN (Bison d’Europe centres de conservation) ont contracté la maladie de la langue bleue (BT) due à un virus transporté par une très petite mouche de la famille des Cératopogonides.

Selon les informations disponibles sur le site Internet de l’Office vétérinaire fédéral, la maladie est aujourd’hui répandue sur le Plateau suisse et touche de nombreux élevages bovins. A Suchy, c’est le mâle en premier Postel qui a montré des signes de la maladie le 20 octobre et a été traité en conséquence avec des anti-inflammatoires pour réduire ses douleurs et lui permettre de retrouver sa mobilité.

Puis ce fut le tour de Polamanapuis enfin Pola IV. Si les deux premières villes se remettent lentement de la maladie, cela n’a pas été le cas depuis Pola IV. Chez les bovins, les symptômes sont une salivation abondante, suivie d’un blocage des muscles de la mâchoire puis des pattes, qui se traduit par une paralysie qui les empêche de boire, de se nourrir et de bouger, avec une perte de poids rapide.

Pola IV a également eu des complications avec notamment une inflammation des pieds et un décollement de la corne des sabots, accompagnés d’une insuffisance rénale et hépatique importante certainement liée à la difficulté qu’elle avait à s’hydrater.

A l’échelle internationale et dans le cadre du programme européen de conservation des bisons, plusieurs cas de mortalité ont été signalés depuis cette chute dans des centres d’élevage similaires à celui de la forêt de Suchy, notamment en Roumanie dans les Carpates, où déjà trois bisons sont morts.

Ce malheureux événement rappelle la fragilité de ces bisons d’Europe qui sont tous issus de 12 individus réunis en 1922 et qui ont servi à la renaissance de l’espèce. Ainsi et malgré le fait qu’il existe aujourd’hui plus de 10 000 individus répartis principalement en Europe de l’Est ainsi que dans plusieurs cellules de conservation génétique en Europe de l’Ouest similaires à celle de Suchy, l’espèce continue de souffrir de son appauvrissement génétique et des faiblesses associées.

Dans ce contexte, les Cellules de Conservation Génétique du programme de l’UICN à laquelle appartient la Cellule Suchy, ont toute leur importance et permettent d’une part d’isoler de petits groupes d’individus pour les protéger au maximum des diverses maladies bovines. auxquels ils sont sensibles et d’autre part, de sélectionner la descendance et ainsi tenter de minimiser leur degré de ressemblance.